Permettez-moi d’abord de vous présenter de plates excuses pour n’avoir rien écrit ici depuis si longtemps. Il s’en est passé des choses, depuis novembre… Et croyez-moi, c’est parfois difficile de trouver la motivation d’écrire. Alors pour le coup et pour m’en excuser, je vous fais un beau pavé ici. C’est plutôt un petit carnet de voyage : je suis parti en week-end à la fin décembre dernier. Récit.
Alors ce week-end, de samedi 16 à mardi 19 décembre pour être plus précis, me voilà parti… À New-York. New York City, comme disent les américains, ou en l’écrivant, New York, NY, ou encore NYC. Car l’État contenant cette ville est nommé d’après elle-même ! Petit détail croustillant, sachez que la capitale de l’état de New York n’est pas NYC, mais Albany, NY, une petite ville située bien au nord de la « capitale du monde »…
Deux heures du matin, samedi, me voilà parti dans une navette pour aller à l’aéroport de Denver depuis CSU. Il fait froid et la navette est pleine : ce sont les départs en vacances des élèves de l’université aussi, les examens s’étant terminés la veille. Les plus chanceux sont déjà partis, n’ayant pas d’examen le vendredi, mais beaucoup sont restés jusqu’à ce week-end. Nous arrivons donc à « DIA » (Denver International Airport, mais restez sur DIA). Il faisait trop chaud dans cette navette -j’étais juste au-dessus du chauffage, car comme d’ordinaire, je choisis bien mes places…

À environ quatre heures trente, je m’enregistre au comptoir de United Airlines, la compagnie aérienne qui me transportera aussi bien à l’aller qu’au retour. Mon vol est prévu pour l’aéroport LaGuardia de New York (LGA), le plus petit aéroport de la ville (dont l’aire urbaine en comporte trois), mais aussi le seul à ne pas pouvoir accueillir de vols internationaux faute de bureaux des douanes.
Dans mon bagage dit « personal item » (plus petit qu’un bagage cabine, mais le seul autorisé par United pour ceux qui achètent des billets Basic Economy), on trouve un pantalon, une chemise, un polo, un pull, un nécessaire de toilette, un rouleau de PQ, des lingettes, des bouchons pour oreille, un bloc-notes, une paire de stylos, un paquet de cookies. Je me dote d’une bouteille d’eau à l’aéroport, avant de partir -et je suis obligé de répéter cette opération à chaque fois que je prends l’avion, car aucune bouteille n’est admise airside, soit après la sécurité…
Jour 1 : Stand clear of the closing doors, please!
Le vol décolle vers huit heures du matin; je suis assis à bord d’un Boeing 737, dans le siège du milieu d’une rangée. Les Basic Economy ne choisissent pas leur place, et n’obtiennent en général ni hublot ni allée, ces deux places étant réservées par le pressé et le touriste. Leur reste alors le siège du milieu, si tant est que le vol ne soit pas surbooké… Je m’en fiche complètement, pour être très honnête, car je dors. Lorsque le vol entame sa descente vers New York, j’aperçois la ville à perte de vue… impossible de voir le moindre arbre ! On survole la banlieue de Manhattan, mais le survol de l’île elle-même est interdit, inutile de vous expliquer pourquoi.
J’atterris aux alentours de treize heures à LGA. Trouver la sortie n’est pas très compliqué, mais que de monde dans cet aéroport ! Il était très difficile d’y circuler en milieu de journée. Pour rejoindre la ville, je peux appeler un taxi ou prendre le bus -mon budget étant déjà bien grevé par l’hôtel et l’avion, je ne prendrai aucun taxi pendant mon séjour. (Si vous n’étiez pas au courant, j’en profite pour vous dire que je suis strictement réfractaire à l’usage d’Uber ou équivalents, dont j’estime qu’ils tuent la profession de taxi, contrainte à une licence).
Pour prendre le bus et le métro à New York, il vous faut une « Metrocard ». Heureusement, à l’aéroport, on peut en acheter -mais la signalétique est mauvaise, et le détour important pour arriver à une machine qui en vend. J’en achète une « forfaitaire », dont la durée est de sept jours -mais vu que je bougerai beaucoup, je me suis assez rapidement dit qu’elle serait amortie par rapport à des tickets individuels. Il se trouve que je n’ai pas eu tort…



Ma première étape a été de me rendre au Moma (museum of modern art, soit musée d’art moderne de la ville de New York). Chance, ce site est desservi directement par une station de métro, et je m’y rends sans changement depuis la station de métro où le bus venant de l’aéroport m’a déposé. Et voici ce qu’on y trouve, en entrant, outre de très nombreux français:

Ce jour-là, une exposition était dédiée à Louise Bourgeois. Vous ne savez pas qui c’est ? Tant mieux, moi non plus. Mais j’ai découvert qu’elle sculptait. L’araignée, c’est sa propre mère… J’en retiens assez essentiellement qu’elle n’était pas habitée par la joie de vivre. D’autres artistes sont exposés, et si vous plissez bien les yeux, les photos suivantes vous montreront des papiers griffonés en français -dont un sur Marseille. Je vous le transcris ci-dessous si vous n’arrivez pas à le lire.

« J’ai passé onze ans dans la ville de Marseille et pendant tout ce temps, je n’y ai vu que trois fois quelque brouillard passager. Ma demeure était au sud-est de la ville sur une colline moins élevée que la voisine mais dominant une belle vue sur le golfe, la ville et le port neuf. Combien de fois n’ai-je admiré de la fenêtre où j’avais l’habitude de travailler ce bout de mer qui s’étend entre Marseille et Estaque. Un jour, je vis cette partie couverte d’une couche blanche qui s’allongeait venant du grand golfe, tandis que du côté d’Estaque et du port neuf, la mer était encore bleue. Cette couche qui du haut ressemblait à du lait répandu sur de l’eau et que j’évaluai à la hauteur de quelques mètres seulement couvrait bientôt le golfe entier, se heurtant et s’enflant sur les bords élevés en formant des nuages fort pittoresques. Après quelques minutes, le brouillard couvrit toute la partie occidentale et bientôt atteignit en s’élevant, ma terrasse. Au bout d’un quart d’heure, il avait complètement disparu et la vue fut de nouveau claire. Comme auparavant eh bien, ce brouillard ne contenait pas la moindre humidité. »
Le Moma étant mon premier contact avec New York (hormis l’aéroport), j’observe par les fenêtres, de grandes tours, impressionnantes, mais qui sont monnaie courante dans Manhattan. Je l’ignorais encore… En poursuivant ma visite, je discute pêle-mêle avec des gens que j’entends parler français. Ils viennent des quatre coins de France, et d’Amérique : on trouvait ainsi deux étudiants en économie dans le Minesotta, une famille de Montpellier, un couple de Laval, visitant le musée en même temps que moi.

Dans ce musée, on trouve de tout et de rien, des oeuvres numériques, des livres suspendus au plafond par des cordes métalliques, un condensé de l’année 2017 aux US photographié par des anonymes, des pendules éclairés par des vidéoprojecteurs, des effets sonores -et même, de vieux postes de télévision noir et blanc à écran cathodique, pour ceux qui savent encore ce dont il s’agit.
D’ordinaire, je reconnais que je ne suis pas fan de musées, loin s’en faut, mais je dois avouer que celui-ci m’a plu. Je ne regrette pas du tout ma visite dans un des endroits les plus emblématiques de la ville de New York.
Dix-sept heures, je sors du musée, mais n’ayant pas mangé le midi, j’ai faim. Je me rends donc dans un pub près du Moma -à une ou deux rues de l’entrée.

J’y fais la connaissance de deux jeunes femmes habitant la Virginie, qui étaient arrivées en bus (en groupe) et n’étaient là que pour le week-end. Elles me disent venir régulièrement à New York, pour diverses occasions, aiment bien Broadway, n’aiment pas les maths, parlent beaucoup de politique (et, aussi étonnant que cela puisse paraître, moi peu !), de la vie en France, de la Californie. Je déguste un burger maison à leurs côtés, ce fut une conversation plaisante qui m’a fait comprendre que tous les Américains n’avaient pas les mêmes goûts ni les mêmes valeurs….
J’ignore qu’à l’immédiate proximité du pub, se trouve une tour qui a gagné en popularité en 2016; j’y reviendrai.
Dix-huit heures trente, j’entame un petit bout de marche à pied, vers le sud, pour aller là où bout Manhattan : Times Square. Je tombe assez rapidement sur ce quartier, et suis choqué par la quantité de lumières. La consommation électrique et la pollution lumineuse de ce quartier doivent atteindre des records, ceci sans autre vocation que celle touristique. Et cela vous écrase… Je cherche l’endroit le plus fameux de cette place, où se trouve le panneau où défilent les cours de la bourse -et d’ordinaire, de la pub pour Coca-Cola. Je le trouve : malheureusement, l’indication du Nasdaq est absente car la séance de bourse est clôturée, mais les pubs sont bel et bien là. Parmi les marques que je repère : Disney, Toshiba, Sony, Coca-Cola, TDK, Samsung pour ne citer qu’elles…

Sur Times Square, on trouve également un petit poste de police du NYPD (New York Police Department), surmonté d’un mât truffé de caméras et capteurs. Il y aurait presque de quoi se sentir en sécurité… Et, aussi incongru, on y trouve un centre de recrutement de l’armée américaine. Peu de touristes doivent s’y aventurer, mais qui sait ?
De nouvelles décorations de Noël font leur apparition jour après jour dans Manhattan, et New-Yorkais comme touristes adorent. Que font-ils, à votre avis, lorsqu’ils les voient ? Des selfies. Un nombre incalculable de selfies. Celui qui inventa la perche à selfie doit aujourd’hui dormir sur un matelas de billets de mille francs… Tout le monde se prend en photo face à ce qui n’est rien d’autre qu’une boule de Noël géante.
Je continue ma route vers le sud en descendant Broadway et la Septième avenue (retombant à un moment sur la cinquième). Sur mon chemin, d’autres tours, dont le fameux Empire State Building. Je ne repère en revanche aucun théâtre sur Broadway. N’aurais-je pas assez ouvert l’oeil ?

D’autres sapins de Noël comme sur Madison Square Park ornent la ville, dont les quartiers moins touristiques me semblent peu passants à cette heure. Union Square arbore une chose pas si unique en son genre -car vous en avez aussi en France et en Suisse… c’est un marché de Noël. Non, pardon, je corrige. Un holiday market, soit marché des vacances, neutralité oblige.

On y trouve de tout, exactement comme sur un marché de Noël français : du miel, des gaufres, des cabanes en bois, des habits, des bijoux de marques inconnues, des produits probablement made in China. Si M. Campion me lit, il peut tout à fait investir ce marché, à défaut de séduire encore Paris. On trouve également sur cette place, une chose intéressante : un compteur, sur la façade d’un magasin Best Buy.

Mais que compte ce compteur ? La dette américaine ? La population mondiale ? Pas du tout. La réponse se trouve sur cette page. Vous aussi, amusez-vous à fabriquer une telle oeuvre d’art à la maison, avec des afficheurs à LED et des microcontrôleurs…
Il est alors vingt et une heures, et je suis très fatigué, car levé à une heure du matin heure de Denver… Je me rends alors à l’hôtel qui m’hébergera pour trois nuits. Celui-ci, sis au-dessus de Central Park (d’où son nom : The Central Park North), n’a rien d’un Hilton : on dirait plutôt un ancien immeuble d’habitation, reconverti en hôtel… La cage d’escalier est jonchée de chambres dont la taille varie entre celle d’un cagibi -ce qui fut la mienne- et une chambre ordinaire. Il n’y a pour toute réception qu’une petite table à l’entrée de l’immeuble, sur laquelle une enveloppe contenant mon nom est déposée.

Ma chambre me conviendra très bien pendant ces quelques jours. Je ne dispose pas de salle de bains personnelle, mais d’une qui est commune à l’étage… Je m’en accomode bien.
Jour 2 : J’ai mon bureau en haut d’une tour, d’où je vois la ville à l’envers…
Sept heures trente, nous sommes dimanche matin. Je décolle de l’hôtel et prends mon petit déjeuner à la première enseigne venue, soit à deux pas de celui-ci (l’hôtel étant situé juste à côté d’une station de métro, c’était le dernier endroit pour déjeuner avant de prendre le métro). Devinez le nom de l’enseigne…. Allez, je ne vous cache rien : Dunkin Donuts. L’avantage avec ces chaînes, c’est que vous en avez pour votre argent; vous mangez, mal certes, mais vous n’avez plus faim après. Je m’y empiffre de donuts et prends un café -vous pouvez prendre un « dark roast » sans risque de faire une attaque cardiaque tellement le café est allongé.

Huit heures, je me rends à Times Square, d’où, à pied, je trouve le Rockefeller Center. Cette immense tour dispose d’une installation touristique en son toit, où les touristes peuvent avoir un panorama de la ville. L’entrée dans le bâtiment se fait par de luxueux porches, et un gardien vous fait entrer comme un invité VIP d’hôtel. Je profite du passage d’un groupe de touristes québecois pour passer devant le gardien, et suis donc dans les premiers de la journée à pouvoir monter. Je me sépare du groupe lorsque je repère l’inscription « tickets », pour aller en acheter un. Au passage, monter en haut d’une tour est un luxe, et si vous ne le saviez pas, le prix du billet vous le fait comprendre…
Petite digression au passage : Dans New York, les musées ont en général des réductions étudiantes, et ce sont les seuls. Ne comptez pas sur les sites touristiques fréquentés ou les cinémas pour en proposer. Le jeune touriste étant potentiellement étudiant, il n’est pas question de lui faire une ristourne, car un étudiant touriste reste un touriste -et il faut donc le plumer.
La montée au sommet de la tour ne s’effectue pas encore à pied, mais en ascenseur (les escaliers pour touristes économes viendront, patience…). Pour limiter les effets de la claustrophobie, le plafond de l’ascenseur diffuse une vidéo, et la cage d’ascenseur est jonchée de LEDs bleues qui défilent à une vitesse impressionnante. L’ascension ne prend que trente secondes, pour monter pas moins d’une soixantaine d’étages. Voici ce qu’on peut apercevoir depuis le haut du Rockefeller Center….


Pourquoi ne suis-je pas monté en haut de l’Empire State Building, plutôt ? À cette question, je réponds simplement par les photos plus haut. Comment voulez-vous voir l’Empire State Building derrière vous, si vous êtes à son sommet ?
Je passe trois bons quarts d’heure en haut de la tour, tentant de repérer quel bâtiment se trouve où. La vue sur Central Park, au printemps, doit être exceptionnellement belle car le parc est vert. Au creux de l’hiver, ce n’est pas le cas, au contraire : le parc est plutôt revêtu de marron…
Une fois finie ma visite, je redescends au métro, et mon tour de la ville se poursuit au Brooklyn Bridge. Traversable à pied comme en voiture, ce pont est emblématique de la ville de New York car il désenclave l’île de Manhattan et est d’une architecture impressionnante. Il a par ailleurs fait l’objet de rénovations, dont la dernière est rappelée par une plaque commémorative. Il est relativement long, mais assez peu fréquenté par les touristes, au final.


On y aperçoit Brooklyn, dont la façade côté Manhattan se remplit de tours à la Manhattan… et j’en profite pour vous dire que ce quartier s’embourgeoise, Manhattan devenant inaccessible à sa propre classe moyenne -composée de financiers et traders. En raison du coût de la vie, principalement… On y voit aussi la Statue de la Liberté, Manhattan lorsqu’on regarde derrière soi en en venant… Rien d’exceptionnel en soi. Je ne connais pas le quartier de Lower Manhattan, sauf pour une chose qui s’y trouve, une prison fédérale, le Metropolitan Correctional Center.

Bernard Madoff, par exemple, y a séjourné avant son procès. C’est ainsi que j’ai appris l’existence de geôles en ville, hors Rikers Island. Cette prison héberge des personnes relevant du tribunal fédéral sis à Manhattan -un tunnel relie la prison au tribunal.
Arrivé à Brooklyn, il est onze heures trente. Je décide d’aller manger, et trouve un petit restaurant, où je prends un brunch -une sorte d’omelette garnie. Je demande à boire une bière blanche, mais il n’y en a pas ce jour-là. La boisson du jour, vous savez de quoi elle est composée ? De champagne ! Pour six dollars, une coupe m’est servie remplie du breuvage. Je ne parviens pas à identifier les composants du verre, mais celui-ci est très bon.

L’estomac rempli, je continue mon chemin et parcours quelques rues de Brooklyn. Je tombe alors sur le Manhattan Bridge -pont de Manhattan- parcouru par la route, le métro (une rame passe toutes les deux minutes) et une section piétonne, grillagée sur les côtés. On voit clairement que ce pont n’a pas, contrairement à son homologue de Brooklyn, une vocation touristique. Le grillage empêche de prendre de belles photos, et c’est dommage, car on voit encore mieux Manhattan depuis ce pont.
Ce pont donne sur Canal Street, et Chinatown. Je visite alors ce quartier, et je suis très surpris. Des supérettes étalent leurs produits jusque dans la rue, du poisson est à l’air libre, ça sent fort les épices. C’est dans ce quartier que les hostels (auberges de jeunesse) les moins chers de Manhattan se trouvent -avis aux amateurs qui ne souhaitent pas mettre plus de USD 50.– par nuit! Je ne suis pas fan de ce genre d’endroit, aussi ai-je décidé d’aller à l’hôtel plutôt.



La banque Chase, vous connaissez ? C’est une des plus grandes banques des USA. Eh bien, sachez qu’il existe des enseignes dans Chinatown, où l’inscription « Chase » ne figure pas, mais tout est écrit en chinois. Quand je vous dis que ce quartier est typé !
Je vous parlais de prison, alors voici un tribunal en pleine réfection. Celui-ci n’a qu’une vocation pénale, et il ne me semble pas qu’on trouve de palais de justice en France n’hébergeant qu’un tribunal correctionnel… Les spécialistes du sujet (DEG), ai-je tort ?

Je continue mon chemin, et prends le métro pour revenir sur la Cinquième avenue, à Upper East Side. Là, se trouve le « Met » (Metropolitan museum of art). J’avais prévu d’y aller passer l’après-midi, et j’aurais pu y passer encore plus longtemps si j’avais voulu tout visiter. À l’honneur, Rodin ! Encore un français, tiens. Mais le musée est bien plus vaste que cette collection temporaire, et héberge des statues antiques -dont certaines représentant des personnages nus… On y trouve un gigantesque sapin de Noël avec, cette fois, une crèche. On m’apprend dans l’oreillette que Robert Ménard a acheté cette crèche pour l’installer à Béziers… Non, je blague. Ou encore, on trouve une rotonde avec un panorama représentant Versailles, des portraits de nos rois de France, une chambre aménagée et une immense section dédiée à l’armement médiéval.






J’ai été un peu moins emballé par le Met que le Moma, soyons honnêtes, mais la visite en valait quand même le coup. Ne serait-ce que pour se rendre compte de la diversité de l’origine des oeuvres, quand bien même les USA ne sont pas aussi riches d’histoire que ne l’est l’Europe…
Sorti du Met, je débarque sur Central Park. Le Met est en fait assis sur ce parc… C’est l’occasion d’aller y faire un tour, mais celui-ci sera très succint. J’aperçois pêle-mêle la représentation française à New York, peut-être l’italienne, siffle un coup la Marseillaise et… surprise ! Une tour tout près du sud de Central Park attire mon attention. Aux vitres teintées brunes, un coin rogné, pleine de luxures, bien gardée mais très touristique, au nom emblématique… j’ai nommé la Trump Tower ! Je n’ai pas pris de photos de l’intérieur, que je n’ai que peu parcouru, mais je vous laisse apercevoir la liste des installations publiques qu’on y trouve.


En face de la tour, se trouvait un manifestant. Je ne sais plus ce qu’il revendiquait, mais il était opposé à D. Trump. Un passant, devant moi, lui cria « He’s our man! » (« C’est l’homme de la situation ! »). La protection de la tour est assurée par le New York Police Department : une guitoune mobile se trouve en bas de la tour et barre l’accès à l’entrée « privée » de la tour. Ce genre de protection est décrié, en raison de son coût prohibitif, et de la fréquence toute relative des visites de M. Trump dans sa propre tour, demandant malgré tout une protection 365 jours par an.
La tour « visitée » (je n’ai fait que quelques pas dans l’atrium), je décide de sortir un peu des sentiers battus, et des attractions touristiques. Je vous confie aussi que les kilomètres parcourus à pied commencent à se sentir sous les chaussures et en bas du dos, dans la mesure où je porte mon sac constamment derrière moi. Je redescends vers Grand Central, qui est la gare principale de New York pour les trains se rendant au nord de la ville. Cette gare me permet de voir des trains « à l’américaine ».
Il existe un exploitant de trains grandes lignes aux US, qui s’appelle Amtrak (les voies de chemins de fer étant appelées « tracks », le nom est un jeu de mots entre America et track). Il exploite l’équivalent du TGV en France (et utilise d’ailleurs à cet effet l’Acela, un dérivé du TGV Réseau). Celui-ci n’est pas présent à Grand Central, mais des trains gérés par le Connecticut et le MTA (l’autorité de transport de New York) s’y trouvent. Ils me font penser aux RABDe 500 des CFF, en ce sens qu’ils disposent d’un grand espace pour les jambes y compris en carré, contrairement à nos TGV, et même pour des trajets régionaux; on ne lésine pas sur le confort. Il n’y a pas de voiture-bar, et pas de première classe -toutes les voitures sont identiques. Les motrices sont gigantesques et sentent le pétrole, je suppose que les lignes autour de New York ne sont, à l’instar de celle traversant Fort Collins, pas électrifiées.

Les trains sont tous à l’heure, comme vous le remarquez sur le tableau (zoomez pour cela) ! La SNCF devrait en prendre de la graine. Les US, ce n’est pas le pays du train, vous le savez mieux que moi, et pourtant…. Je tiens aussi à signaler qu’au moment où je me trouvais à New York, un déraillement d’un train d’Amtrak coûtait la vie à trois personnes à DuPont, WA.
Fin de la parenthèse ferroviaire, retour à la réalité… et c’est l’heure de manger. Je me rends dans un pub à proximité de Grand Central, où je me régale d’un steak de boeuf et de quelques frites, restons simple et calorique… Pour la boisson, ce sera une bonne bière brune du Michigan, et que ne trouve-t-on pas sur le menu ? La fameuse Fat Tire, de la brasserie New Belgium de Fort Collins !

Fort de ce repas, je retourne vers Broadway, dans l’espoir de voir ces fameux théâtres. En chemin, je suis embarqué dans une foule compacte, et il est une rue (la 49e ou 50e, je crois) qu’il n’est possible de traverser qu’en sens unique -contraire au mien. Et pour cause : la façade d’un bâtiment était éclairée ce soir-là par Disney. Vous savez, le fameux château de Cendrillon ? Celui-ci apparaissait et drainait la foule. Un Américain me dit, devant cette façade, qu’il ne se produisait un tel spectacle qu’une fois l’an -ceci expliquant l’affluence.

J’ai continué ma route sur la Cinquième Avenue, la descendant, et ai vu certains théâtres -et la foule qui souhaitait y entrer. J’ai vite compris et ai renoncé… Star Wars 8 sortait ce week-end là, mais je décidai de ne pas aller le voir -il était plus de vingt heures, et que faire dans un cinéma bondé quand Cinémark à Fort Collins me proposera le même film dans une salle moitié moins remplie, et pour un billet moins cher ?
Je revins ainsi à l’hôtel. La journée avait déjà été bien remplie, et bien que je n’aie pas mesuré mon kilométrage à pied et en métro, un podomètre aurait probablement explosé…
Jour 3 : Last but not least
Sept heures trente à nouveau, après ma deuxième nuit à l’hôtel, nous sommes lundi matin. Et vous savez quoi ? L’Amérique travaille. New York surtout. Après un nouveau petit déjeuner chez Dunkin’ Donuts (on ne se refait pas), je souhaitais aller voir le monument le plus emblématique de l’Amérique. Qui plus est, construit par un français !
Me voilà en route pour la Statue de la Liberté, ou du moins en métro pour le South Ferry Terminal. Une petite marche m’amène au guichet des ferrys pour rejoindre la statue, il était huit heures et quart… Il n’y avait pas de queue ! Chouette, j’embarque à bord du premier bateau venu, passé une sécurité digne d’un aéroport. Je prends la statue sous tous les angles… Je ne vous apprendrai rien en disant que la statue se trouve géographiquement parlant dans le New Jersey, en raison de la frontière au niveau du fleuve Hudson, mais elle est gérée par le service des parcs nationaux et considérée à New York à ce titre.



En descendant du ferry sur l’île où se trouve la statue (Liberty Island), je fais la rencontre de deux jeunes françaises, angevines, étudiantes. L’une était en Caroline du Nord en échange, l’autre, venue spécialement pour l’occasion. Nous visitons ensemble les alentours de la statue, et je dois reconnaître que depuis Liberty Island, on a une très belle vue sur Manhattan !
La Statue de la Liberté peut être visitée de l’intérieur; Auguste Bartholdi a prévu qu’on puisse monter dans sa couronne…. mais seuls les chanceux ayant réservé leur place longtemps à l’avance peuvent le faire. Les badauds comme ces demoiselles ou moi-même n’avons pas anticipé suffisamment. Aussi, notre visite de Liberty Island a été plutôt courte -d’autant plus que le dictaphone qui nous était distribué ne contenait pas les bonnes indications pour l’île et nous parlait du musée de l’immigration, qui était l’étape d’après.
En effet, après être allés au plus près de la statue, nous embarquâmes dans un bateau pour Ellis Island, qui était autrefois (aux XVIIIe et XIXe siècles) l’île où étaient accueillis les immigrants, notamment européens, qui souhaitaient alors s’établir aux quatre coins des États-Unis. C’est l’ancêtre du Customs and Border Protection par lequel nous passons aujourd’hui en arrivant en avion… Aujourd’hui, l’endroit est transformé en Musée de l’immigration.
Ce musée était un peu comme le musée d’Orsay, à savoir que l’on est dans une gare (mais maritime) où la grandeur du pays où l’on est doit apparaître. Dans un autre registre, j’ai pensé aussi à la gare de Canfranc, grand espace majoritairement vide donnant un bâtiment majestueux. A l’intérieur, on y trouve différentes pièces, dont la taille est en rapport avec le volume de public accueilli : une grande salle où étaient triés les arrivants, entre ceux acceptés, ceux soumis à un examen médical, et ceux refusés.
Les immigrants refusés étaient détenus (au sens littéral du terme), et renvoyés par le bateau suivant dans le pays d’où ils venaient; ceux qui devaient passer devant un médecin, avaient une poignée de secondes (6 ou 7, je crois) pour défendre leur cause et être acceptés de suite, ou demander un examen plus approfondi. Sinon, c’était refus aussi… Quant aux acceptés, ils étaient dirigés vers la ville de New York, et au port, les attendaient des vendeurs de billets de train. En effet, ces immigrants ne souhaitaient bien souvent pas terminer leur périple à New York, mais ailleurs aux USA…



Suite à cette visite d’Ellis Island et de la Statue de la Liberté, le ferry rembarque votre serviteur et ses demoiselles vers Manhattan. Nous nous quittons là (et je n’ai gardé ni photo, ni numéro de téléphone). Etant dans le sud de la ville, je décide d’aller où je ne suis pas encore allé, à savoir le district financier, le World Trade Center et Wall Street. Pour m’y rendre, je parcours à pied le petit kilomètre depuis le port, rencontrant quelques rues typiques des films comme Le Loup de Wall Street. Les bâtiments, ternes, n’arborent aucune échoppe ni commerce. Les entrées sont dorées, mais il vous est impossible de savoir ce qui se cache derrière. Des fois, une boîte aux lettres l’indique; d’autres, des gardiens sont postés, et j’imagine qu’ils ne me diront pas ce dans quoi ils m’empêchent d’entrer.

Arrivé au World Trade Center, souvenez-vous que cet endroit a été le théâtre d’attentats le 11 septembre 2001, et il en reste encore des débris; le quartier n’est toujours pas entièrement reconstruit. Les deux tours du WTC original ne sont plus, et leur effondrement a provoqué la formation d’énormes cratères (profonds de plus d’une dizaine de mètres). Ceux-ci n’ont pas été comblés, mais ils ont été recouverts de fontaines en marbre. Les noms de tous ceux qui ont perdu la vie dans les tours sont inscrits sur les rebords.


Une tour, One World Trade Center, a été construite à côté de son ancienne homologue. En hommage, je suppose, les dix premiers étages de cette nouvelle tour sont similaires à ceux de la tour d’origine, à savoir d’apparence métallique; la structure vitrée plus haut diffère largement, en revanche, donnant plus sur le bleu, reflétant le ciel, et les vitres sont probablement teintées.

Il y avait une station de métro qui desservait directement le site du World Trade Center, qui se nommait Cortlandt Street. L’effondrement des tours a fait s’écrouler la station à son tour, et enseveli la quasi-totalité de son espace. Seul un escalier n’a pas été détruit; celui-ci se nomme Survivors’ Staircase. Du reste, la station Cortlandt Street est en reconstruction aujourd’hui, et il a été créé une nouvelle station pour le PATH (métro desservant le New Jersey) sous une oeuvre architecturale en forme d’ailes.

Ces ailes sont supposées symboliser la liberté; juste en-dessous, se trouve un centre commercial, mais les touristes comme moi ne peuvent qu’en ressortir bredouille, vu les marques qui y font leurs affaires. Dans mon souvenir, on avait Burberry, Chevingnon ou encore Gucci; vous comprenez que la carte Visa Platinum constitue le minimum syndical pour entrer. La station du PATH est intégrée à ce centre commercial, ce qui laisse présager que ses usagers sont de potentiels chalands de ces boutiques de luxe. (Au cas où vous en doutiez, près d’un new-yorkais sur deux n’utilise pas de voiture pour se rendre au travail, préférant la rapidité et l’efficacité du métro -bien que partagé- au confort mais à la lenteur de sa voiture; les marseillais et parisiens devraient en prendre de la graine…)
Une fois fait ce petit tour du World Trade Center (en haut duquel j’ai choisi de ne pas aller), il est l’heure de manger; je le fais à Tribeca, tout juste au nord. La différence architecturale avec Lower Manhattan est flagrante : jouxtant d’immenses gratte-ciel, des bâtiments en brique aux allures de docks hébergent des bistrots locaux, et l’on n’y trouve pas de travailleurs en costume-cravate. C’est d’ailleurs bizarre, mais où vont manger ces gens-ci ? Je l’ignore. Peut-être ont-ils droit à des cantines dans leurs entreprises, ou vont-ils dans des fast-foods faute de temps.

Je continue ma visite de Lower Manhattan, et me dirige vers la rue la plus emblématique du quartier, Wall Street. Quelle déception en y arrivant : c’est un coupe-gorge étroit ! Je n’ose pas y prendre de photo, ça couperait avec l’image que l’on en a. Cette rue est passante, mais pas plus qu’une autre dans New York; elle héberge la bourse de New York (New York Stock Exchange ou NYSE), mais aussi un bâtiment plus inattendu…



Eh oui, le magnat de l’immobilier porte bien son nom, en s’accaparant bien plus que sa propre tour !
Arrivé à l’extrémité de Wall Street, je tombe… sur la mer ! Manhattan est moins large à cet endroit-là que le reste de l’île, mais un port y a été aménagé. Il héberge d’anciens bateaux qui aujourd’hui sont transformés en musée. Il me semble que le musée était fermé lors de mon passage, alors je continue mon chemin, pour aller visiter un endroit dont je n’ai vu que peu : Central Park. Je m’y rends en métro.
Central Park est parfois appelé le « poumon » de la ville de New York. C’est le plus grand espace vert de la ville, et il est vrai qu’en son coeur, on oublie presque que l’on est en ville. On se baladerait presque en forêt si l’on ne croisait ces joggeurs et joggeuses, tenant en laisse des chiens innombrables ! Ces gens sont payés pour ça, rassurez-vous, ils n’ont pas une portée de vingt chiens dont s’occuper à la maison.

Si j’avais visité New York au printemps, j’aurais eu les photos bien vertes que les cartes postales représentant New York montrent. En hiver, les arbres se découvrent. Fait intéressant, la ville de New York a décrété que les feuilles ne seraient pas retirées; elles constituent une partie de l’humus et les retirer nuit à la biodiversité. Aussi, les feuilles automnales sont toujours là.


Ma visite de Central Park a été plutôt longue en raison de la longueur des sentiers qui le parcourent, mais finalement je n’ai que peu à commenter : de lacs en forêts, vous avez assez rapidement fait le tour de ce qui est proposé. Un zoo s’y trouve aussi; ma conscience m’interdit d’y aller. On ne trouve pas de marchands ambulants tous les deux mètres, probablement parce que la ville en a décidé ainsi pour la tranquillité du parc. Je crois me souvenir qu’un café se trouve aussi au sud du parc, côté cinquième avenue.
Avant cinq heures du soir, la nuit tombe, aussi décidai-je d’aller vers un bar « rooftop » (sur un toit) pour apercevoir la ville de nuit en sirotant une bonne bière. Pas de chance : l’adresse que j’avais notée sur mon calepin n’était pas ouverte ce jour-là…. et je me rabats sur ce que j’appellerais un « café étudiant ». Je m’installe là où il reste de la place; un jeune homme et une jeune femme discutent, et visiblement elle tente de le recruter, avec succès. D’autres personnes ont pris un des livres disponibles dans la bibliothèque; il y en a en espagnol, en italien, en arabe… J’en cherche un en français, peine perdue. Il n’y en a pas. Alors je prends un capuccino, et il y a une petite surprise lorsque l’on finit la tasse…


A près de sept heures, il est temps d’aller manger un dernier repas avant de retourner à l’hôtel. J’avais lu du bien d’un bistrot à bières dans Brooklyn, et m’y rends. Je me dis qu’ils ont à manger… Perdu ! Mais la bière à la banane qu’ils me servent est excellente.
Je mangerai donc rapidement ailleurs dans Brooklyn. A huit heures, je rentre à l’hôtel… car il est temps de dormir ! Je me lèverai en effet à une heure trente du matin, pour prendre le métro à deux heures, et arriver à trois heures du matin à l’aéroport LaGuardia le mardi matin.

Le voyage retour s’est mieux passé que l’aller -encore une fois, mon billet Basic Economy m’a donné droit à un placement en siège du milieu. Particularité cette fois, en m’enregistrant à la borne de United, j’ai eu droit à une carte d’embarquement sans place assignée. Le vol était surbooké, et mon embarquement dépendait donc de combien de personnes ayant payé plus cher que moi s’enregistraient. J’ai eu de la chance : quelques minutes avant l’embarquement, une hôtesse arrive au guichet, et j’y vais en premier pour qu’elle m’attribue un siège. Elle le fait, et me place en « Economy Plus », au premier rang. J’ai plein d’espace pour les jambes, et mon sac est au-dessus de moi plutôt que sous le siège devant ! Comme quoi, des fois, on a de la chance.
Le vol décolle à sept heures trente, et j’arrive à dix heures du matin à Denver; à onze heures trente, je suis de retour à Fort Collins, à l’université.
Voilà pour le récit de ce voyage à New York ! D’ici très peu, je vais faire une petite collection de toutes les photos que j’y ai prises pour que vous puissiez les voir.