Are you still alive ?

Cela fait un petit moment que je n’ai rien écrit ici. Et pour cause, comme je vous l’avais dit dans un billet précédent, la routine s’est installée, et les jours se suivent en se ressemblant… On s’y fait rapidement, aux États-Unis, finalement.

Petit Larousse illustré

Il a fallu au fil du temps que j’adapte mon vocabulaire à celui des locaux, pour pouvoir me faire comprendre d’eux. Voici un petit catalogue d’expressions que j’ai pu entendre ou lire depuis mon arrivée aux États-Unis.

  • « How’zy goin’? » = « How is it going? », trad. « Comment ça va ? ». Phrase utilisée par l’ensemble des Coloradiens, marchands y compris, pour vous dire bonjour. Répondre « Ouais, ça va et toi ? » à un marchand, ça fait tout drôle à un Français, mais pas ici visiblement…
  • « No parking – Violators will be towed at owner’s expense », trad. « Interdiction de stationner, les contrevenants seront mis en fourrière aux frais du propriétaire ». De quel propriétaire, du terrain ou du véhicule ? Dit comme ça, on peut se poser la question car ce panneau est affiché sur des propriétés privées. Évidemment, la réponse est claire, c’est l’automobiliste indélicat qui paiera la facture…
  • « Gratuity », trad. « Pourboire ». Parfois, « tip » est utilisé. Mais ça ne veut en aucun cas dire que votre bière était gratuite…
  • « Bucks » = « Dollars ». Utilisé de la même manière que nous disons « balles » pour « euros » ou « francs » (suisses, évidemment 😉 ).
  • « Want some cash back? », trad. « Voulez-vous de la monnaie? ». Utilisé par un caissier d’une grande enseigne, lorsque vous payez par carte bleue. Si vous lui dites oui, vous donnez un montant qui s’additionne au prix de vos courses, et il vous le donne en liquide. Ce mécanisme est utilisé pour limiter la quantité de liquide dans la caisse, et ça permet de retirer de l’argent sans frais -car ici, les retraits, bien que n’ayant aucun coût pour la banque, ont un prix pour le client.
  • « Freshman », « Sophomore », « Junior », « Senior » : ces quatre termes n’ont pas d’équivalent français lorsqu’ils sont pris dans leur acception académique. Ils désignent respectivement les première, deuxième, troisième et quatrième année d’un parcours « undergraduate », soit « licence » en français -bien que notre licence soit en trois ans.
  • « Graduate » ou « Grad » désigne les étudiants en master. C’est ainsi que je désigne mes études quand on me demande; n’allez pas expliquer à un américain ce qu’est l’ENS, vous y passeriez des heures, tant nos deux systèmes diffèrent…
  • « Restrooms », trad. « toilettes ». Bon à savoir, on ne dit pas « toilets » ici… Certains encore disent « washrooms ».
  • « 1st floor », trad. « Rez-de-chaussée ». Aux USA, on ne parle pas en étages (avec la convention que le 0 est au niveau du sol), mais en niveaux (et donc le 1 est au niveau du sol). Dans les ascenseurs, ne cherchez pas le 0, il n’y en a pas : ajoutez 1 à votre étage cible ! Et si vous cherchez les sous-sols, ils sont désignés par « B1 » pour -1, « B2 » pour « -2 », etc.

Ce petit lexique sera complété au fur et à mesure que me viendront les idées….

Cartes bancaires: debit or credit?

Un point délicat que les guides touristiques vous indiquent quand vous allez aux USA, est la manière dont vous allez vous servir de votre carte bancaire française. Déjà, elle fonctionne -et heureusement ! Lorsque vous voulez un compte sur place, c’est un tantinet plus compliqué.

Lorsque vous payez aux USA par carte, on vous propose parfois debit ou credit. Réponse d’un Français : euh, carte « bleue », vous avez ? Non… Les Américains ne savent pas ce que signifie « carte bleue ». La carte de paiement est ainsi appelée en France, parce que c’est le nom que les premières cartes de ce type ont porté (celles que Roland Moreno, leur inventeur, a eu tant de mal à faire adopter aux banquiers…).

En France, il existe un réseau interbancaire national, qui s’est fait appeler « GIE CB » -cet acronyme signifie Groupement d’Intérêt Économique Cartes Bancaires, lui même détaché du Groupe Carte Bleue gérant les cartes bleues (à l’origine, toutes les cartes… maintenant, celles de marque Visa uniquement). Lorsque vous réalisez un paiement intranational avec votre carte bleue, c’est le GIE CB qui s’occupe de faire passer votre argent de votre banque à celle du commerçant, et c’est quasi immédiat. La gestion des responsabilités dans ce cas est assurée entre les banques françaises, à savoir qui doit rembourser qui en cas de fraude à la carte bleue, de vol ou d’opposition.

À l’étranger, votre carte bleue française est une carte de paiement, la plupart du temps considérée comme de débit (les cartes de crédit étant commercialisées par certaines enseignes de grande distribution). Cela signifie que l’argent est immédiatement débité de votre compte (votre banque peut vous permettre d’avoir un débit différé, mais ne vous accorde pas de réserve de crédit qui donnerait l’appellation crédit à votre carte). La chaîne de responsabilités est décrite dans le standard EMV (attention, document technique).

J’en profite au passage pour signaler que les cartes de paiement américaines n’ont pas toutes une puce. C’est imposé depuis 2016 au niveau fédéral, ce qui signifie que vous ne pouvez plus obtenir de carte à bande magnétique uniquement. Pour autant, de nombreux commerçants n’acceptent pas les paiements par puce, soit faute de matériel (ils n’ont qu’une fente peu large pour lire la bande magnétique), soit parce que leurs terminaux ne sont pas configurés pour accepter les paiements à puce. Ne parlez pas du « sans contact » qu’on connaît en Europe : les banques ayant rechigné à mettre en place des puces dans les cartes, elles ont choisi les modèles les moins chers, non dotés de cette technologie.

Aux USA, il vaut mieux avoir une carte de crédit qu’une carte de débit. La différence, je viens de l’expliquer : la banque vous octroie une réserve mensuelle de crédit, mettons, de 1000 USD. Si vous dépensez 600 USD sur le mois, vous pouvez choisir d’en régler 400 USD à la fin du mois, et d’inscrire les 200 USD restants sur la réserve de crédit. Vous paierez évidemment des intérêts sur ces 200 USD, que vous règlerez par exemple le mois suivant. À vous de balancer vos dépenses, mais ce crédit vous permet un léger dépassement de votre budget.

Pourquoi alors plutôt crédit que débit ? D’une part, parce que ça fait tourner le commerce des banques (eh oui !); d’autre part, parce que lorsque vous voulez acheter une voiture, une maison ou tout autre chose… vous faites un crédit, un vrai -au sens où on l’entend en France. Pour vous l’accorder, la banque détermine votre fiabilité à l’aide d’un indice appelé credit score, qui est calculé… en fonction de votre usage de votre carte de crédit. L’idée est de montrer à la banque que si vous dépassez votre budget, vous savez compenser, pour que finalement, au 31 décembre, vous n’affichiez pas un déficit comparable à celui de la Sécu. En d’autres termes : êtes-vous un bon gestionnaire ?

Pour ma part, j’ai une carte de débit américaine, et une carte de débit française. En effet, n’ayant pas de numéro de sécurité sociale aux États-Unis (car n’y étant pas employé), je n’ai pas le droit à une carte de crédit auprès de la plupart des banques : je ne suis pas en mesure de prouver l’entrée régulière de revenus sur mon compte. Il me faudrait la demander en France, et comme ce type de cartes n’est pas proposé par les banques, cela me ferait un interlocuteur en plus à contacter (un organisme de crédit ou un supermarché intermédiaire).

Aussi, les loueurs de voitures demandent la plupart du temps des cartes de crédit, et non de débit, parce que les contrats des cartes de crédit vous imputent le découvert (dit ici overdraft) lorsque les cartes de débit empêchent de tels découverts (et refusent le paiement). Et vu les sommes qui peuvent être prélevées si vous avez un accident avec une voiture de location… les loueurs préfèrent être sûrs. J’en profite pour dénoncer Hertz, qui interdit de cumuler les conditions « n’avoir pas 25 ans » et « utiliser une carte de débit ». Ils me perdent mécaniquement en tant que client. Enterprise, un autre loueur, bloque une somme plus importante sur votre compte (200 USD), mais vous pouvez vous y rendre avec une carte de débit, soit une carte bleue française, y compris si vous n’avez pas 25 ans.

L’hiver est là !

Eh oui, le Colorado est passé à l’heure d’hiver, dimanche 5 novembre. Une semaine tout pile après la France, car à trois heures, il était… deux heures ! Pourquoi ce décalage d’une semaine ? Je n’en ai aucune idée.

Et quand on parle d’heure d’hiver, on imagine les premières neiges… Nous avions déjà été servis une fois en octobre, et voilà que ça recommence cette semaine. Les routes sont toutefois déneigées; ainsi, dès six heures du matin, on entend le ballet des chasse-neige qui s’activent, pour que les travailleurs puissent se rendre au boulot ! Ici, ce n’est pas la Provence, où l’on ferme les établissements scolaires sitôt le premier flocon annoncé. Le bus scolaire passe !

Les arbres prennent la neige, eux aussi !
L’enneigement extérieur à sept heures du matin était d’une dizaine de centimètres.
Le télésiège permettant d’arriver sur les hauteurs de l’université depuis la ville. Il reprend du service !

Il paraît que la neige ne tient guère dans les contrées comme Fort Collins. Il faut aller plus haut, dans les Rocheuses, pour en avoir. Nous verrons lors d’un prochain passage à Breckenridge ou Aspen, que je compte bien aller voir cet hiver !