Sur ce petit air musical que vous connaissez tous, voici l’automne qui pointe le bout de son nez ! Et ainsi, viennent le froid qui s’installe, les pulls qui sortent, les soupes… et puis Halloween, je vous en reparlerai car ici, on le fête !
En l’espace de cinq à six jours, finis les cafés au soleil dehors tant la climatisation du Lory Student Center était forte; finie aussi la bronzette le dimanche sur la terrasse en herbe du New Belgium’s… C’était l’été, tout ça ! Maintenant, on se réfugie à l’intérieur des bâtiments chauffés, et la température excessive de mon appartement n’est plus de trop.
Fait amusant, sur l’autoroute, dimanche dernier, on pouvait lire sur des écriteaux lumineux : « Winter is coming… Truckers, do you have chains ? » (soit « L’hiver arrive… Chauffeurs de camion, avez-vous des chaînes ? »). En lisant ça, je me suis dit qu’on était en septembre, et que c’était donc de la foutaise… Mais en fait pas tant que ça, pour deux raisons.
La première c’est que le froid arrive vite ici car on a un climat continental; il n’y a pas de mer pour servir de thermostat, pas de microclimat. Il y a en outre peu d’averses, ce qui explique le côté un peu « désert du Sahara » lorsque vous regardez les Rocheuses.
La seconde raison, c’est que Fort Collins est en altitude ! En voyant la hauteur des Rocheuses, et sachant que Fort Collins est en plaine, vous ne me croyez pas ? Et pourtant nous sommes à 1 525 m d’altitude. Et il y a de la neige l’hiver, beaucoup, et elle tient, selon les locaux… Peut-être pas autant qu’à Aspen (où je compte bien aller skier un week-end), mais il y aura de la neige. Et puis, l’altitude fait que l’oxygène est plus rare qu’en plaine, et que l’on s’épuise donc plus rapidement. En vélo, je le constate….
And now, introducing the national specialties of… France!
Ce n’est pas parce que j’ai quitté la France pour quelque temps que je dois en renier la gastronomie. Bien au contraire ! Aussi, je me suis rendu chez Trader Joe’s, un magasin que l’on dirait ressembler aux Biocoop que l’on trouve en France (et peut être même en Suisse). Yeux fermés sur le porte-monnaie, j’y achète des légumes -qui, entre nous soit dit, sont déjà très chers lorsque non-bio, alors lorsqu’ils sont bio…. -, une baguette (qui avait l’air bien faite), du Roquefort et du Comté (demi-vieux, 6 mois d’affinage minimum). Oui, le Roquefort, l’interdit, le banni, l’objet de l’embargo ! On en trouve maintenant aux US. Me voilà donc reparti le panier plein de bons produits à cuisiner.

Soumettons au banc de test nos deux fromages ainsi que notre baguette. Déjà, commençons par le prix d’achat. J’ai payé sensiblement le même prix pour le Roquefort et le Comté, respectivement USD 5.50 et 5.82 pour une demi-livre, chacun étant vendu USD 11.– la livre.

Avec une petite règle de trois, on en déduit que ça fait USD 24,22 le kilo, soit (au jour où j’écris ce billet avec un taux de 1,025 USD/CHF ou 1.1734 USD/EUR) CHF 23,61, ou 20.64€ le kilo (autant pour les deux fromages puisqu’ils ont le même prix de vente au poids).
Concernant le Comté, je prends pour référence les prix à la fruitière de Pierrefontaine-les-Varans (Doubs), qui affichent 11.00€ le kilo, ce qui fait que le comté est vendu environ deux fois plus cher aux US qu’à la fruitière en direct.
Concernant le Roquefort, ma référence est prise sur ce site, si vous avez mieux -et je sais que c’est le cas- n’hésitez pas à me donner vos prix pour affiner mon estimation. J’ai donc 25,88€ le kilo de roquefort, ce qui fait qu’il est vendu… moins cher qu’en France !
Passons maintenant au goût. J’ai trouvé le Comté trop laiteux. 6 mois d’affinage, c’est du Comté de supermarché. Ça ne suffit pas ! Il aurait mieux valu que Trader Joe’s prenne du Comté plus vieux (dit plus fruité). À la rigueur, on peut le mettre dans une fondue au Comté ou en dés dans une salade de tomates, pour ces usages-là je le pense parfait. Pour déguster, moyennement… On ne peut toutefois pas enlever à ce Comté que l’on sent que c’est du Comté, et pas un fromage sans goût comme le cheddar vendu ici. Par rapport au Roquefort, je suis bien plus satisfait ! Il a presque le même piquant que du Roquefort ramené de Millau par mes chers voisins en France. Tartiné sur la baguette, c’est délicieux ! Là, Trader Joe’s a vu bon. Bref, le Roquefort vaut vraiment le coup ici, quand le Comté le vaut moins.
Quant au pain, la baguette coûte 2.– chez Trader Joe’s, pour un pain croustillant et somme toute bien cuit; c’est honnête. On ne trouvera pas de « baguette du patron » (pardon, « grand siècle« ) comme dans certaines boulangeries françaises en Amérique. Il y a une boulangerie / crêperie française qui propose des pains spéciaux à Fort Collins, je vais aller goûter chez eux ce que ça donne (leur site indique qu’ils sont Bretons et pour cette raison, ils font des crêpes; me feront-ils un kouign-amann ?).
Y’a que les montagnes qui n’se rencontrent pas
J’ai entendu cette citation (très populaire) tout récemment en écoutant Junior Falcone. Si vous étiez nés en 2001, vous avez dû l’entendre encore et encore sur les ondes cette année-là. Super, une idée de sous-titre ! Et comme il le dit si bien …. je suis allé à la montagne !
Ce week-end intitulé « Week-end in the mountains » (on ne peut plus clair comme titre) était proposé comme week-end d’intégration aux étudiants internationaux par le service des relations internationales de l’université. Je vais tenter de ne pas trop m’étendre dessus, car j’écris à chaud -je viens d’en rentrer. Récit !
Samedi matin, 30 septembre, c’est à sept heures du matin que le rendez-vous est fixé au service des relations internationales de CSU; tout le monde y est, à l’heure; le petit-déjeuner y est offert. Sont proposés bagels, pains de mie divers, confiture, Nutella, café, jus de fruits, et d’autres réjouissances sucrées; bref, un petit-déjeuner à l’européenne ! À huit heures, nous partons, pour arriver à dix heures trente sur le campus de montagne de CSU. Quand je dis montagne, c’est à 9’000 pieds soit 2’750 m que nous arrivons !

Nous sommes accueillis dans un amphithéâtre sommaire situé en extérieur; le soleil étant là, il fait suffisamment chaud pour qu’un pull suffise, disons entre 5 et 10 degrés Celsius. Lourdement vêtu, je me défais de mon gros blouson, des gants et de l’écharpe que j’avais enfilés en sortant du bus en prévision. Ils serviront plus tard ! Le personnel de l’ISSS (services internationaux de l’université) qui nous accompagne se présente, ainsi que les étudiants « mentors culturels« . Ces étudiants avaient à leur charge un petit groupe de personnes et étaient supposés leur faire faire des activités. Il y avait 10 groupes, j’étais dans le dixième. Celui-ci était composé de scholars et leurs familles, et nous étions seulement quatre étudiants à en faire partie. Le fait est que nous quatre sommes aussi scholars du point de vue de l’université car nous n’obtenons pas de diplôme à l’issue de notre visite…
Onze heures, nous nous présentons chacun les uns aux autres dans le groupe. Deux fois, car il fallait faire passer le temps avant d’aller manger… On nous demande donc de raconter notre expérience, une chose qui nous a plu, que sais-je encore ! Puisque chacun évoque son pays d’origine, j’évoque mes régions « d’origine », à savoir Marseille, la Bretagne, et le pays de Vaud… Tout le monde a eu son clin d’oeil. N’ayant pas beaucoup pu profiter des randonnées en terres helvétiques, j’espère le faire ici aux USA !
Midi moins dix, c’est l’heure du déjeuner. Il y a une cantine d’altitude ! Nous y mangeons un repas copieux, composé me concernant de salade à composer soi-même, poulet sauce tomate, pâtes sauce tomate, brocolis (dont il faut demander une double portion pour avoir une vraie ration européenne), cookies. Bref, ça ne sort guère de l’ordinaire. Le cadre en revanche change ! Les montagnes autour du campus sont splendides. Une photo vaut mieux qu’un long discours.

Au passage, lorsque j’ai pris cette photo, il a neigé trois flocons.
Treize heures, c’est l’activité de groupe -l’unique activité par ailleurs dans laquelle les groupes à numéros sont utilisés. Chacun est destinataire d’une petite fiche contenant un thème récurrent des séjours à l’étranger (la langue, les paysages, les coutumes, les transports, etc), ainsi que d’une autre contenant un nom ou un adjectif. Il faut combiner les deux et raconter son expérience. Me concernant, j’ai eu comme thème « Les relations amoureuses » et comme adjectif « silly » (idiot, stupide, imbécile). Le malaise… S’il y a bien un thème que j’aurais voulu esquiver, c’était celui-là. Je me défile et trouve autre chose à dire.
Quinze heures, c’est l’heure des « low ropes ». Là, les groupes sont différents : les animateurs ont avec eux un groupe…. de couleur. Comme dans le métro marseillais dit « bleu » ou « rouge » par les locaux, il y a les groupes « vert », « rouge », « bleu ». Nous aurions en principe dû faire de l’acrobranche à basse altitude. La pluie nous en a empêchés, alors c’est à l’intérieur que nous nous sommes réfugiés. J’étais dans le groupe « vert », avec cette fois plein d’étudiants de mon âge. C’est déjà plus réjouissant…
Nous construisons ensemble un piège à souris sur pilotis, à l’aide d’un crochet. Celui-ci est solidaire d’un anneau sur lequel sont attachées vingt cordelettes. Chaque membre du groupe tire le bout d’une cordelette, et le jeu des forces et des orientations fait que le crochet bouge, s’accroche aux éléments de construction, et les relâche. C’est donc un jeu de collaboration en groupe… Et pour conclure ce jeu, on a droit à un petit débrief -séance de psychologie…
Plus tard dans l’après-midi, suit le dîner à dix-huit heures (oui !), après quoi suit le « Cultural Talent Show » où de petits groupes de personnes du même pays présentent quelque chose (une danse, une musique, un talent). Parmi les choses présentées, les indiens ont très bien dansé -ils le referont le 15 octobre sur le campus et nous sommes invités-, un allemand magicien a avalé des marshmallows en flammes, deux néerlandais ont fait le show… Seul français présent, et seul locuteur de la langue de Molière, je n’ai rien présenté. Bien d’autres avaient assez de motivation pour que je n’y aille pas seul, le spectacle ayant été arrêté à un point horaire donné !
Ont suivi un feu de camp avec marshmallows, ainsi qu’une soirée dansante. Comme il pleuvait, et qu’il était dix heures du soir, j’ai préféré aller dormir.
Dimanche, six heures… Debout ! C’est l’heure de se lever si l’on veut pouvoir prendre le petit-déjeuner et partir en randonnée à 8 heures. Après une douche, je sors pour aller déjeuner et là…

Seuls les lève-tôt ont eu droit à ce spectacle; un étudiant l’a photographié à l’aide de son réflex, je pense que le résultat est meilleur que le mien.
Sept heures, je prends mon breakfast. Celui qui est proposé est composé d’oeufs durs, de bacon, de saucisses grillées, de pain de mie, de céréales (comme des Frosties), de salades de fruits pour qui veut, de gâteaux cuits servis dans de la crème… Je m’empiffre de ces derniers (ils sont vraiment bons !), prends un café, quelques fruits, un muffin, mais pas de saucisse ou d’oeufs durs. Je ne peux pas manger salé à une heure pareille ! Notez que l’on prépare aussi son pique-nique au petit-déjeuner qui n’est servi qu’entre sept heures moins le quart et huit heures. Pas question de traîner !
Partant marcher, je vais probablement avoir un creux à midi, et je prévois un bon pique-nique conséquent : trois sandwichs de pain de mie au jambon, cheddar, salade, tomate, oignons, une pomme, une banane, un paquet de chips, deux paquets de six gâteaux « Oreo » (ce sont comme des mini-BN avec le biscuit au chocolat). Pas d’inquiétude, il y avait assez à manger pour tout le monde !
Huit heures, c’est le départ de la randonnée. Je suis monté pour ça ! Alors, je m’équipe à la suisse, en manteau, pull, chaussures de randonnée, écharpe, gants, et c’est parti. Nous montons en altitude, et pouvons admirer sur notre chemin de magnifiques paysages. En voici quelques-uns.







Eussions-nous emporté des skis, nous aurions presque pu nous en servir pour redescendre !
Nous rentrons vers onze heures trente, et à midi, il est prévu que nous aillions faire de l’acrobranche à plus haute altitude que celle que nous n’avons pas faite. Vu la neige qui tombait sur le campus, c’est annulé… Après le pique-nique (que chacun s’était préparé le matin), nous ne faisons donc plus qu’échanger entre étudiants… en attendant le bus du retour. C’est finalement à dix-huit heures que j’arrive chez moi.
Voilà pour le récit de ce week-end en altitude !