Tu peux préparer l’café noir….

… « tes nuits blanches et même ton mouchoir ! »

C’est Eddy Mitchell qui chante ça (je crois qu’à peu près tout le lectorat de ce blog le sait), mais il se trouve que cette citation est juste prise pour le café. Pas de tristesse ou de nuits blanches, pas encore ! (Ça viendra, ne vous inquiétez pas.)

Café, parce que c’est ce qui réunit une équipe de recherche. Dans l’équipe dont je fais partie, les cafés sont plus épisodiques qu’en France, mais durent plus longtemps; en effet, les doses servies par la cafétéria sont monstrueusement importantes (à part les expressos). Un « american » est un jus de chaussette faisant 33 cl (le volume d’une canette de Coca), servi brûlant ou glacé, donc qui prend une heure à boire. Il y a tout un tas d’autres cafés proposés mais qui sont aussi longs. Le seul qui soit vraiment court, c’est l’expresso -pour lequel on vous demande si vous voulez 1 ou 2 shots, ce qui m’a fait bondir la première fois que ça m’a été demandé. J’ai cru à de l’alcool !

Activez vos neurones…

C’est en trois mots le thème sur lequel je vais être amené à travailler. Plus précisément, je vais travailler sur la manière de mettre un modèle de neurones dans une puce électronique appelée FPGA (qui est une puce que vous pouvez configurer, à condition de savoir ce que vous faites).

Ne prenez pas peur, je ne vais pas concevoir un robot capable de surpasser l’homme ! Non, avec un tel dispositif, on peut plutôt détecter des tumeurs, reconnaître une plaque d’immatriculation sur un véhicule (donc introduire ce truc-là dans un radar automatique), ou d’autres tâches complexes comme ça pour un ordinateur, simples pour notre cerveau, mais précisément définies.

Désolé pour les radars automatiques, hélas vous savez bien que les chercheurs ne choisissent pas ce qui est fait du produit de leurs travaux…

En vélo, Simone !

J’avais peur qu’en prenant un vélo, je ne puisse pas me le faire reprendre. C’était sans compter sur ce vendeur de vélos qui, ayant l’habitude des étudiants qui passent à l’université, a fait son affaire de l’entretien de vélos usagés, ainsi que la vente de vélos neufs. Il vend des vélos d’occasion et reprend donc le vôtre s’il est en bon état. Je lui en achète donc un; promis, il reviendra en bon état -et passera peut-être de temps en temps pour des opérations comme le graissage de la chaîne ou le changement des freins.

C’est donc avec ce vélo que je me rendrai tous les jours sur le campus, pour un stationnement coûtant 0.– ! (Oui, le stationnement en voiture est payant à la fac, on n’est pas à Beaulieu ici avec son immense parking gratuit….)

Les pistes cyclables sont nombreuses dans Fort Collins, cependant tous les conducteurs ne jouent pas le jeu et ne vous laissent pas d’espace pour passer en serrant trop à droite, surtout aux feux lorsqu’ils souhaitent tourner à droite. Dans ce cas précis, sauf exception indiquée par « No turn on red« , ils ont le droit de tourner au feu rouge, à condition que personne ne vienne. Moi aussi, en vélo, et j’en profite !

Certains osent même le stationnement à la marseillaise, et je cible plus particulièrement les étudiants et leurs parents. Il se passe difficilement un jour sans que sur Plum Street, un véhicule soit stationné sur la piste cyclable pour que des jeunes gens y montent ou en descendent… Sur cette avenue, se trouve une résidence étudiante « de luxe » et des fraternités et sororités, où les étudiant/e/s sortent souvent, en tenue de soirée. Cela explique ces stationnements gênants sans les justifier pour autant !

La loi impose d’avoir des lumières sur son vélo. Je m’en suis équipé. Étant fréquemment amené à changer de voie (je respecte les voies aux feux, c’est-à-dire que je me place à gauche si je souhaite tourner à gauche), le rétroviseur est aussi un outil indispensable… et, naturellement, le casque ! La loi ne les prescrit pas, mais je me connais… n’est-ce pas Anaïs ?

Denver

Ce samedi, c’est accompagné de Giulia, une étudiante italienne, que je me suis rendu à Denver. Je l’ai rencontrée le jour de l’immigration à l’université; s’il fallait bien faire une chose en arrivant dans le Colorado, c’était aller à Denver. C’est donc chose faite, mais par un temps pluvieux !

Vous connaissez mes piètres talents de photographe; Giulia, elle, sait bien les faire ! C’est donc elle qui est à l’origine des photos qui vont suivre. Je l’en remercie encore ici.

Pour nous rendre à Denver, nous avons pris le bus dénommé « Bustang ». Au-delà de ce jeu de mots avec Mustang,  il faut savoir qu’il n’y a qu’un aller-retour quotidien le week-end. Il ne faut donc pas le louper ! Ce bus emprunte l’Interstate 25 (autoroute) qui est gratuite, contrairement à la route de l’aéroport E470. Cette gratuité se voit sur le trafic : l’A7 un jour de chassé-croisé, c’est du pipi de chat à côté de l’Interstate 25 en direction de Denver. Du coup, le bus a pris…. presque une heure de retard, nous sommes arrivés vers 14h20 à Denver centre au lieu de 13h30 !

Nous sommes allés manger dans un restaurant qui faisait des cheesecakes, mais le plat de résistance étant fort nourrissant, nous n’avons pas mangé de cheesecake…

Voyez la taille d’un « petit » plat…

Le restaurant proposait un rosé qui était plutôt bon, je trouve.

Nous avons ensuite sillonné le centre-ville de Denver, et nous sommes rendus dans un « mall » (centre commercial tant affectionné par les américains).

Le district financier de Denver vu du 20e étage d’un immeuble, où se trouve un bar, fermé pour cause de pluie.

Le jardin botanique de Denver, où nous nous sommes rendus, était partiellement fermé en raison de la présence d’un mariage sur les lieux. S’il est vrai que c’est un chic lieu pour un mariage, en France, il me semble que ce genre de choses est assez peu commun… Ceux qui se marieront / se sont mariés en ville me diront si j’ai tort.

Une plante que nous ne connaissions pas au jardin botanique de Denver.

Et comment ne pas finir sans un petit cocktail ? Par le temps qu’il faisait et la pluie qui s’intensifiait, nous ne pouvions guère faire de choses en extérieur -d’autant plus que nous partagions un seul parapluie à deux.

C’est dans un bar très cozy que Giulia m’avait recommandé (en fait, nous devions aller à celui du 20e étage, mais il était fermé, donc nous sommes restés au rez-de-chaussée) que nous avons bu un délicieux cocktail dont le nom m’échappe.

À bar chic, gens chics !

C’est vers 19h15 que le bus nous a pris pour remonter à Fort Collins. Nous sommes arrivés sous la pluie à 21h15, reprenant nos vélos jusqu’à nos domiciles respectifs… L’espace d’un instant, je me serais cru en Bretagne !

SBB CFF FFS

Cet acronyme est celui des chemins de fer suisses. Oui, amis helvètes, je ne vous oublie pas ! Pour votre gouverne, cela signifie Schweizerische Bundesbahnen (SBB) en allemand,  Chemins de Fer Fédéraux (CFF) en français, et Ferrovie Federali Svizzere (FFS) en italien. Il n’y a pas de version romanche, du fait que le canton des Grisons -le seul à partiellement parler romanche- est desservi par d’autres compagnies ferroviaires que les CFF.

Je vous disais que les trains sont longs ici. J’ai pu en filmer un, l’un des plus courts que j’ai pu apercevoir, circuler en ville. Je vous laisse voir, en accéléré trois fois, la longueur et le temps que met ce train à circuler en ville, ainsi que le raffût qu’il fait…

Lorsque vous souhaitez passer et que vous entendez le klaxon du train, prenez votre mal en patience… Quoique, celui-là a mis à peine une minute trente à passer, mais d’autres prennent quatre à cinq minutes.

Du mou !

Que le dernier grimpeur venu me jette la pierre. L’université est dotée d’un mur d’escalade ainsi que d’un pan de bloc. Si elles ne sont pas immenses, ces installations permettent déjà de pratiquer le sport à qui adhère à « l’association sportive » de l’université. Cette adhésion, lorsque prise à l’année, coûte USD 324.–, pour pouvoir venir aux heures de pointe (entre 16h et 22h, soit après les cours, comme en France on va au sport après l’école / le travail). C’est légèrement moins cher si vous prenez un abonnement restreint aux heures creuses, mais cela signifie que vous devez partir tôt du bureau ou vous lever aux aurores pour faire du sport. Vous pouvez adhérer à l’AS au mois également, pour la modique somme de USD 42.–,  ou USD 37.– si vous venez aux heures creuses.

Il y a des sorties dans les Rocheuses, je pense qu’elles valent vraiment le coup. Lorsque je trouverai une place dans une sortie non encore totalement réservée (car ça va vite !), j’irai !

L’adhésion vous donne accès à tous les sports, hors sorties que vous payez à part. Mais… que font les étudiants comme sport ? L’escalade, peu en font. Une immense salle est dédiée au fitness, au vélo d’appartement, et ça fait un tabac ici ! Étudiantes comme étudiants, thésard/e/s, post-docs, et même profs, s’y trouvent. Pour ceux qui comme moi n’aiment pas le sport sur tapis roulant ou en vélo immobile, vous pouvez faire du rugby ou du foot américain. Je crains que ma faible corpulence soit un obstacle à ces deux sports !

Vous pouvez aussi faire du vélo hors de la ville si vous avez un VTT, mais il faut faire attention aux serpents, que l’on rencontre fréquemment. Je me contenterai de rouler en ville, n’ayant pas un VTT. Je n’irai pas m’aventurer sur route ici, vu les distances entre les villes (et sans chambre à air de rechange, si je crève, je suis mal….), et vu les vitesses pratiquées hors des villes.

Modulation d’amplitude

Perdu, je ne parle pas de radio ici. Je n’en ai pas encore à l’heure où je vous écris. Il est vrai que la radio en modulation d’amplitude a son charme auditif, avec ses craquements et sa faible bande passante par canal, d’où une voix qui zeuzeute un peu, ressemble à une voix entendue au téléphone. J’espère qu’il s’en trouve ici, que la FM n’a pas pris l’exclusivité !

Non, je voulais parler d’amplitude thermique. Ceux qui sont en Bretagne ne connaissent pas, il y fait 15 degrés toute l’année ! Ici, dans le Colorado, il fait quelque chose comme 5 degrés à mon réveil, entre 5 et 6 heures du matin. À midi, on plafonne à 35 degrés au soleil, et l’on brûle en se mettant dehors pour boire le café ! Le problème avec cette amplitude thermique est que vous ne savez pas comment vous habiller : en T-shirt, j’ai trop froid le matin, donc je mets une petite laine ou un pull, mais je dois le retirer à 10 heures car il fait trop chaud, et le renfiler à 17 heures en rentrant chez moi (ou plutôt en en ressortant car les journées se finissent tôt ici).

Nous verrons en hiver comment les choses évoluent, mais des Coloradiens soutiennent que l’amplitude thermique fait du bien car les hivers sont rudes.

Point technique

Merci à tou/te/s ce/lles/ux qui ont pris la peine (ou le plaisir, sait-on jamais) de me lire jusqu’ici ! Comme je commence à entrer dans une phase de steady state (autrement dit, la routine commence à s’installer), il faut vous attendre à ce que j’écrive moins régulièrement ici. En effet, les jours vont commencer à se suivre et se ressembler… Heureusement, les week-ends seront occupés et remplis d’activités diverses et variées !