Le week-end… Ah, ça fait du bien de se dire ça le vendredi soir. Qu’on a fini la semaine, et qu’on va pouvoir se reposer… Ah, non ? Pas cette fois ! En effet, il y a un emménagement à réaliser, encore un changement d’environnement -en principe, cette fois, le dernier !
Journaux
Avant de parler déménagement, un petit point sur les canards locaux, en partie inspiré par Janet (que je remercie encore 1000 fois pour son accueil impeccable, sa chaleur et son chien !!). Les USA sont grands et donc difficiles à couvrir par un seul quotidien national comme le sont par exemple Le Monde ou Le Parisien chez nous. Cela dit il existe quand même des grands quotidiens nationaux dont le New York Times (dont vous avez entendu parler ces derniers mois…) ou USA Today, et ils ont des déclinaisons locales. Ici c’est à l’échelle de Fort Collins ou Denver.
Il y a aussi la presse locale, le Coloradoan, et la presse étudiante, le Collegian. Le contenu n’est pas de haute voltige, on pourrait comparer ces journaux à l’Est Républicain ou La Provence « Tapie-Matin ». Par exemple, on parle du nouveau stade des Rams de CSU, inauguré la semaine dernière, qui est grand, grand, grand… (je ne sais pas s’il n’y a pas autant de places qu’au Vélodrome version 2014 !).
En fait ça ne change pas beaucoup de la France, sauf que c’est écrit en anglais. Mais on peut aussi trouver de la presse étrangère dans les kiosques à journaux de l’université.
D’ailleurs… avant d’arriver aux US, j’avais déjà dit à ma soeur de changer l’adresse de mon abonnement au Canard enchaîné (ayant quitté la Suisse, il fallait bien le faire arriver quelque part…). J’avais donné l’adresse de l’université, et du coup, en raison du volume de courrier que j’avais reçu avant mon arrivée, il a été institué une boîte aux lettres à mon nom au labo, pleine à mon arrivée !
Je préfère manger à la cantine…
Enfin une cantine correcte ! J’ai fini par la trouver, cette maudite cantine. Elle se trouve à 800 mètres de mon bureau, ce qui fait une distance tout à fait raisonnable vu la taille du campus, et l’on y mange, disons, sainement si l’on veut.
Une chose étonnante dans cette cantine est son principe de fonctionnement. Lorsque vous arrivez, vous payez 12.50 USD d’emblée, et vous allez ensuite vous servir, autant que vous voulez, de ce que vous voulez ! Il y avait le premier jour où j’y ai mangé, au stand légumes et grill, des poutines, du riz, des courgettes, des lasagnes au boeuf, des coeurs d’artichaut. Bref, c’est autrement plus sain que les sandwichs ou burgers…
Pis encore : en dessert, vous vous faites ce que vous voulez : des glaces, des gaufres (c’est vous qui versez la pâte et vous tartinez le bon Nutella bien coulant et rempli d’huile de palme dessus !). Miam! Ce midi (lundi) c’était carottes, haricots verts, escalopes de poulet, pas trop dépaysant comme plat.
Les spécialités américaines, j’en ai goûté une dans un restaurant où Janet m’a accompagné, avec d’autres retraités de CSU (si vous n’avez toujours pas fait le lien, CSU = l’université d’état du Colorado). Des gens, ma foi, fort sympathiques et curieux d’en savoir un peu sur la France (et moi-même curieux d’en savoir autant sur les US !), qui m’ont recommandé un plat typiquement américain, que j’ai accompagné d’une bière brassée à l’université (oui, comme dans certaines grandes écoles et universités françaises !). Un bon régal mais que je n’ai pas photographié…
Emménagement !
Samedi midi, c’était parti ! Il fallait prendre mon nouveau logement, enfin, après une semaine de vadrouille. Janet me conduit donc (et c’est adorable) de chez elle jusqu’à mon logement, où je trouve… un énorme appartement ! En fait, ces appartements sont faits pour que des familles de 3 ou 4 personnes les occupent. Et je suis seul… Avec deux chambres. Je me dis que l’administration aurait pu me mettre en colocation, surtout que les deux chambres sont séparées et ferment indépendamment… Ça aurait permis de diviser le loyer, d’une part, et d’autre part, pour moi de ne pas vivre seul.
En Suisse je trouvais parfois pesante l’absence de jeunes dans le quartier (à l’exception de mes deux voisins mais que je n’ai pas vu tant que ça finalement). Pour schématiser, ici, je vis dans une résidence entouré de familles complètes ! Je pense qu’une pendaison de crémaillère serait mal vue ici parce que de jeunes enfants vivent là et dorment tôt.
Bref, me voilà donc seul dans un énorme appartement meublé, que je vais aménager dans les jours à venir au fur et à mesure du temps. Mais la première priorité, ça restait quand même de pouvoir vivre au quotidien avec le minimum : de quoi dormir, de quoi manger, de quoi se laver.
Pour dormir, pour se laver, ça allait : j’avais eu la bonne idée de prendre mon duvet, qui ne m’a pour ainsi dire servi que chez moi, un comble ! La pharmacie est déjà pleine de produits d’hygiène, tout va bien de ce côté. Par contre, la nourriture est un point plus délicat.
« Vous pouvez m’indiquer où se trouve l’Intermarché ? »
Je rigole, il n’y a pas d’Intermarché ici. Je vais essayer de demander à quelqu’un mais il risque de me faire les gros yeux en ne sachant pas ce que je raconte. Non, ici le supermarché s’appelle Costco, Walmart, King Soopers… Pour remplir mes placards à pas trop cher, je me rends chez King Soopers (notez que je me fous des règles relatives à la pub ici). Janet m’y avait emmené, je savais donc où ça se trouvait, et ce qu’on y trouvait.
Alors, il faut savoir que lorsque vous louez un meublé ici, comme certains en France, il n’y a pas de vaisselle. À vous de vous débrouiller pour l’apporter. J’espère donc en trouver chez King Soopers… peine perdue ! Impossible de faire main basse dans cet immense supermarché, sur ce genre de produits. Pour manger les premiers jours, j’achète donc de la vaisselle en plastique. Par contre, je trouve quand même une casserole et une poêle.
Je rentre sur les 5 kilomètres (!!) séparant le supermarché de mon appartement, et me mets aux fourneaux. Il y a des saucisses au frigo, du céleri à faire cuire, des tomates pour préparer en salade… De quoi bien manger le premier jour. Sauf que… la cuisinière ne fonctionne pas ! J’essaie tous les boutons, je regarde les branchements, tout a l’air clair. Le reste de la cuisine est alimenté en courant, la hotte aspirante marche, sur le tableau électrique tout me semble en ordre. Je conclus donc que la cuisinière est défaillante. Du coup, le premier soir, c’était salade de tomates et puis c’est tout…
En fait, je suis allé aujourd’hui voir la réception pour leur signaler ça et leur remettre l’état des lieux entrant, et le gars m’a dit de regarder les fusibles. Bon sang, mais oui ! Stupidement, j’ai oublié que le tableau électrique ici fait contact avec des fusibles… Le fusible de la gazinière était sorti de son emplacement pour ne plus faire contact. Je l’y mets et… ça marche ! Ce soir j’ai donc mangé chaud et ai pu cuire les saucisses. Et pour demain matin, il y aura du café chaud.
Walmart…
Il y a d’autres épiceries plus proches que King Soopers mais il faut reconnaître que les supermarchés sont particulièrement éloignés de la résidence où je suis, du moins à pied (environ 5 kilomètres). C’est un peu comme quand j’étais à Ker Lann, sauf que là, je suis « en ville »…
Je suis aujourd’hui allé au Walmart pour m’équiper en vaisselle de base, le minimum, et en draps et couvertures. Une fille du labo m’a dit qu’il y avait un bazar à l’université, j’irai y chercher quelques meubles, une télé ou une radio s’il y a (pour avoir un peu de bruit d’ambiance) et des ustensiles de cuisine, je verrai bien ce que je trouve et comment je peux le transporter jusque chez moi.
Le Walmart est aussi loin que le King Soopers ! Alors quand je suis revenu avec mes sacs contenant assiettes, oreillers et tout le bazar, me promenant dans la ville chargé comme une mule, imaginez la tête des passants… Bon, je n’ai pas honte (sinon je n’aurais pas raconté ça ici !). Mais sans voiture, ça fait vraiment loin le Walmart. Et y aller à pied relève du danger ! Vous êtes au bord de la Mulberry Street, véritable autoroute urbaine à 2×2, parfois 2×3 voies… Heureusement, pas besoin de traverser, je n’oserai jamais vu le trafic. D’autant plus que les passages piétons ici sont loin d’avoir la priorité : il y a un carrefour où pour passer, j’ai attendu près de 2 minutes 30, et pendant ce temps-là une même avenue avait le feu vert. Il est donc temps de faire comme tout le monde et trouver une voiture. Je me renseignerai cette semaine sur le permis de conduire…
Delanoë, où es-tu ?
Pour me déplacer, je peux utiliser le bus. C’est bien, mais ça ne couvre qu’une toute petite partie des déplacements que je suis amené à effectuer. Pour le reste, vous aurez compris ma petite référence à l’ancien maire de Paris lorsque je vous dirai qu’il y a un service de Vélib ici… Alors, ça ne marche pas comme le Vélib à Paris puisqu’il ne faut pas de passe Navigo pour l’utiliser. Il faut par contre installer une application, qui a besoin de tout le kit du parfait traceur : votre smartphone doit savoir vous géolocaliser, communiquer en Bluetooth avec un module sur le vélo, être connecté à Internet en permanence. Et, bien sûr, un numéro américain.
Vous me connaissez, je n’aime pas trop les applications… Mais je n’ai pas de vélo et je ne suis pas très partant pour en acheter un, car il est dur de se le faire reprendre (c’est la raison pour laquelle j’ai évité l’achat par le passé). En effet, je ne serai pas là à la rentrée prochaine et c’est là que les vélos s’achètent. Donc, je préfère utiliser le Vélib… qui fonctionne tout bien malgré les travers de l’application !
L’inconvénient, c’est que vous ne pouvez pas aller faire vos courses pour la semaine avec et revenir. Le panier à provisions n’est pas assez grand pour ça. Mais par contre pour aller à la fac le matin, c’est parfait ! Une station est située à 100 mètres de chez moi, et une autre à 100 mètres de mon bâtiment sur le campus; il faut moins d’une dizaine de minutes pour effectuer le trajet.
Comme il va être l’heure pour moi de dormir, je vous mets une petite photo du lit maintenant fait… À bientôt !
