Des cornichons, de la moutarde, du pain du beurre….

Aujourd’hui encore, comme vous l’indique le titre, il sera question de nourriture… mais pas que !

C’est donc mon quatrième jour à l’université qui s’achève, et j’ai pu y prendre quelques repères. Mais avant d’y venir, je vais revenir sur la grande question de lundi dernier : le logement…

J’irai dormir chez vous

Il faut varier un peu les plaisirs, la dernière fois j’avais mis le titre d’un film, cette fois celui d’une émission télé ! (Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est sur France 5…)

À l’immigration de l’université, j’étais allé demander un logement. La dame qui m’a accueilli a passé moults coups de fil, et ça a payé : le soir même, à l’auberge de jeunesse, je recevais un e-mail m’indiquant que quelqu’un était prêt à m’accueillir. Comme je n’avais réservé qu’une nuit en auberge, je verrai donc mon hôte le lendemain.

En attendant, j’échange par mail avec, et remercie le service des relations internationales pour avoir retournée leur inépuisable carnet d’adresses -et je les remercie encore ici.

À l’auberge (appelée hostel en anglais, notez bien hostel et pas hôtel -si vous ne comprenez pas la différence, votre chéquier la comprendra !), chacun se fait à manger, et peut aller faire des courses. Il y a de la place dans le frigo ! On trouve le matin du café pour le petit-déjeuner, mais le reste, il faut se le faire. Le soir où j’y suis arrivé, je n’avais pas de courses faites ! J’ignorais même où se trouvait le supermarché le plus proche.

Sweet or spicy ?

C’est donc sans la moindre connaissance du quartier que je suis parti en vadrouille chercher à manger… Mon seul repère a été le fait que comme j’étais dans une rue dite « East », en remontant celle-ci j’allais vers l’ouest; une des rues de la ville est telle que celles qui partent à l’ouest à partir d’elle sont dénommées « West »; celles vers l’est, « East ». En remontant vers cette allée centrale, je suis tombé sur une petite zone commerciale avec une station-essence, un Taco Bell (oui, encore), un bistrot mexicain, et une autre brasserie à burgers. Je suis là pour découvrir, je vais donc manger mexicain ! J’entre et demande l’un de leurs plats à base de poulet (qui constitue la quasi-totalité de la carte), avec une bière brune. Le serveur me demande si je souhaite la sauce « sweet » (douce) ou celle « spicy » (épicée), ce à quoi je réponds « spicy » pour faire le malin. Si vous tenez à votre estomac, ne m’imitez pas….

Attention, le contenu est épicé…

Dans l’assiette, il y a le plat avec salade (j’avais le choix entre salade ou un autre plat épicé), en fait c’est un club sandwich… Ici j’ai l’impression que tout ce qui se mange finit entre deux tranches de pain. Notez les deux suppléments de sauce, piquante et mayonnaise. Il y a déjà de la piquante dans le sandwich, mais le supplément est là pour calmer les brûlures -on soigne le mal par le mal…. La mayo est quant à elle là pour la salade.

Ma faim de 19h m’ayant rattrapé, et avec la bière pour soulager la bouche… je mange quand même tout le plat !

Finis ton assiette !

Conclusion, les mexicains ne rigolent pas avec les épices !

College guys

Mardi matin, la réception de l’auberge n’est pas encore ouverte quand je m’en vais. Je leur laisse donc les clés dans la boîte à clés prévue à cet effet; j’espère qu’ils ont pu prélever sur ma carte bleue, car en entrant, à part me demander s’ils peuvent le faire, ils ne m’ont pas demandé la carte elle-même ni du cash… Par acquis de conscience, je laisse un mot accroché sur le porte clés contenant mon mail au cas où (je ne laisse pas mon téléphone car ce jour-là, ils n’auraient pas pu me rappeler…), leur indiquant que je suis à l’université et donc que je peux revenir assez rapidement en cas de pépin. À l’heure qu’il est, je n’ai rien reçu de leur part… ce qui doit vouloir dire qu’ils ont bien mon argent.

À la sortie de l’auberge, il y a une carte des brasseries, au cas où vous ne sachiez pas quoi faire !

La journée de mardi se passe, je rencontre mon superviseur à nouveau dans la matinée; cette fois, par contre, je mangerai seul. Faisant la queue dans une cantine (pas meilleure que les autres, pour ne rien vous cacher), un américain devant moi vient taper la discute. Il m’apprend qu’il est en Freshman year (c’est ainsi que l’on appelle la première année d’université dans les pays anglo-saxons) et que c’est la première fois qu’il mange là. Sauf que lui, il a déjà passé un mois ici… Où a-t-il mangé les autres fois ? Je n’en saurai pas beaucoup plus sur lui mais il m’aidera à commander ma fajita. Oui, encore un truc mexicain, mais il ne faut pas oublier que le Colorado n’est séparé du Mexique que par le Nouveau-Mexique (et bientôt, hélas, un mur…).

En sortant du déjeuner, quelques stands se tiennent sur la place principale de l’université. Ce sont des fraternités et sororités qui recrutent… Je ne sais pas ce qu’ils font mais ils ont l’air assez populaires. En tous cas on ne trouve pas ça dans les universités françaises…

Feels like home!

J’arrive après ma journée de travail mardi chez ma nouvelle hôte, Janet. Je reçois un accueil très chaleureux, avec un gin tonic préparé en live ! Elle est professeure des universités (professor, il n’y a pas de statut de maître de conférences ici), en retraite de CSU (l’université qui m’accueille). Nous discutons de tout et de rien, je lui raconte mon aventure jusqu’ici aux USA, elle me raconte la sienne. Puis me montre le contenu du frigo et des placards à ma disposition… Et là, quelle surprise ! Du rosé, du Nutella, du pain… Comme en France ! Elle m’explique qu’elle aime beaucoup la Provence pour y être déjà allée. Évidemment, c’est une heureuse nouvelle…

Mon hôte m’explique aussi qu’il y a des endroits où l’on peut acheter de la bonne nourriture, et parmi eux, une boulangerie tenue par des français. Si je les trouve, ils me verront ! D’ailleurs, on a tenté de les trouver… Dans l’annuaire. L’annuaire du Colorado est bien moins épais que les pages jaunes chez nous, mais ça fait belle lurette que je n’ai pas vu de pages jaunes. Internet les a remplacées !

Je passe donc la soirée chez elle et le lendemain, retour au travail, avec cette fois du Nutella dans le ventre, et un vrai café, fait à la cafetière italienne !

J’ai bu mon café là-dedans. Comprenne qui pourra…

Vous comptez sortir de la ville ?

Une chose qui m’a posé problème depuis le début du séjour est le téléphone portable. En effet, comme je vous l’ai déjà dit, impossible de faire fonctionner mon Jolla ici aux USA. Qui plus est sans numéro américain, impossible d’utiliser bon nombre de services en ligne… Comme je vais vivre un an ici, il faut que je m’équipe, je ne vais pas passer l’année à chercher des combines. C’est donc chez AT&T que mes nouvelles connaissances à l’université me recommandent d’aller; AT&T est un peu l’opérateur historique des US, héritage de la société Bell, mais n’a jamais été un opérateur d’État comme le fut France Télécom.

Déjà, il fallait trouver AT&T… Et là le bus m’a servi. Il est gratuit pour tous les universitaires, personnels, étudiants et affiliés ! C’est pratique mais ça reste d’un usage assez limité en raison de la faible amplitude horaire et des fréquences relativement faibles comparées à chez nous. Mais le bus m’a quand même amené au sud de la ville, où se trouve l’opérateur téléphonique.

Une fois chez AT&T, zut ! La personne qui me reçoit m’indique que les téléphones que je cherche (à double SIM, pour pouvoir utiliser mon abonnement français ainsi qu’un américain) ne se vendent pas, les gens achetant un téléphone par abonnement. Qui préfère avoir deux téléphones sur soi ?! Elle me renvoie donc dans une chaîne de magasins qui ressemble un peu à Darty, où je trouve l’unique modèle dont ils disposent et qui a une double SIM. Ouf, c’est trouvé, retour au monde connecté…

Je demande au vendeur un abonnement pour accompagner le téléphone comme on accompagne le boeuf avec des légumes, et la première question qu’il me pose est « Est-ce que vous comptez sortir de la ville ? ». Car si vous sortez, des opérateurs radins n’ont pas installé d’antennes ailleurs que dans les villes et vous ne pouvez pas téléphoner. Comme je sortirai de la ville (j’ai bien l’intention d’aller voir les canyons, non mais !), je prends un abonnement chez AT&T, qui passe « partout » selon le vendeur.

Par contre ce téléphone est tout beau, tout neuf mais j’ai du mal à prendre des photos avec. Il faut dire que ce n’est pas vraiment ce pour quoi je l’ai choisi, mais du coup j’ai peu de photos à mettre ici sur la suite…

Vu à la TV

Je recycle ce slogan qu’on voyait partout à l’heure où le « vu sur Internet » n’existait pas, pour vous parler du campus de CSU. Eh bien, vous n’allez pas être déçus… c’est bien comme à la télé ! Le campus est immense, intègre un stade de foot américain, comporte des bâtiments aux interminables couloirs, et de charmantes étudiantes et beaux gosses. Chaque département a son bâtiment; celui d’informatique est situé tout à fait au centre du campus, c’est probablement le bâtiment depuis lequel on peut aller vers tout autre en faisant le moins d’efforts.

J’ai dit « le moins d’efforts », mais peu d’efforts ne veut pas dire pas d’efforts… car le campus est très, très large : je dirais que la traversée à pied fait plusieurs kilomètres. En voiture, la circulation est interdite sur une grande partie des allées. Donc, pour bouger, tout le monde utilise un vélo ! Ça donne lieu à des parcs à vélo surpeuplés, où chacun rivalise d’ingéniosité pour mettre un signe distinctif sur son vélo afin de le reconnaître. Celui qui pense y arriver avec « J’étais entre un VTT bleu et un VTT rouge », risque d’avoir de légères surprises en voyant le nombre de vélos qui répondent à ce critère !

Il y a un « centre névralgique » dans le campus, nommé Lory Student Center, où vous trouvez presque tout ce que vous cherchez dans le quotidien d’un étudiant : banque, coiffeur, sandwicheries, cafés, accès à la bibilothèque universitaire, canapés, WiFi… et puis les cafés sont des « Starbucks« , je vous en prie ! (Ça fait que votre expresso, vous le payez presque 2.– USD soit le prix suisse, pour quelque chose qui reste un expresso…).

Une chose, il y a peu voire pas de machines à café dans l’université (je n’en ai pas trouvé). Au-delà du fait que l’on ne pourra pas tourner Caméra Café à CSU, le déplacement incite à en boire un peu moins 😉

Bon, j’écrirai la suite ce week-end, j’ai encore pas mal de choses à raconter sur ces deux derniers jours !