Downtown Fort Collins

Comme je vous le disais hier, je suis allé faire un tour « en ville » à Fort Collins, pour découvrir un peu l’endroit, qui contraste pas mal avec les alentours quasi désertiques de mon hôtel…

How d’you get to downtown Fort Collins ?

Pour se rendre à Fort Collins « ville », dont mon hôtel est assez éloigné, il y a deux possibilités : soit y aller à pied (au bord d’une route où les gens roulent entre 70 et 90 km/h), soit prendre un taxi. Comme je tiens à rester en vie, j’ai préféré la solution taxi…

Je vais à la réception pour demander les numéros de téléphone de taxis alentours. La réceptionniste (oui, c’est une dame, mais c’était un homme quand je suis arrivé) me donne des cartes de visite de taxis, je remonte à ma chambre pour tenter d’en appeler un.
Comme je n’ai pas de mobile qui fonctionne ici, je suis obligé d’utiliser un fixe; je tente d’appeler depuis (pardon, de dépoussiérer) le téléphone dans ma chambre. Ça grésille, la tonalité est mauvaise, et le numéro n’est pas compris par le serveur à l’autre bout de la ligne. Tout le monde a un portable, vraiment tout le monde !
Il y a aussi des applications (sauce Uber) mais pour les utiliser il faut confirmer son téléphone via un SMS… que je ne peux pas recevoir. Donc, je peux oublier ce moyen, ne reste plus que la méthode à l’ancienne ! C’est donc depuis la réception que j’appelle le taxi, réservé pour 14h, ce qui me laisse le temps de manger (il était midi).

On fait très rapidement le tour de la « zone industrielle » dans laquelle se trouve mon hôtel; il n’y a pas de cantine ou de cafétéria, que quelques entreprises, un centre automobile, un concessionnaire Honda (qui vend de gros quads qu’on n’oserait pas conduire en France sans se donner mauvaise conscience pour la planète)… et McDo. J’y vais donc manger.

Le Big Mac + double ration de frites (c’est ça la République !) m’a coûté USD 7.– (noté ici $7), soit à peine CHF 6.60 ou 5.81€; c’est au moins deux fois plus cher, le McDo en France, si je me souviens bien…

There are trolleys there downtown

Le chauffeur de taxi vient donc me chercher à l’heure indiquée.  Je lui indique que je veux aller à Downtown Fort Collins, il m’y emmène, parcourant les 6 miles séparant l’hôtel du Downtown Transit Center. C’est un « pôle d’échanges » entre les quelques bus desservant l’agglomération de Fort Collins.

Quand je dis « quelques », c’est à dire pas beaucoup… Pour une agglomération comptant quatre fois plus d’habitants qu’Aubagne (~160’000 personnes), il y a moins d’une dizaine de lignes de bus. Et les derniers sont autour de 18h : n’y comptez pas pour rentrer chez vous à 4h du matin pour ne pas avoir à conduire ! Ici c’est clair, les gens roulent en voiture.

Plein de bâtiments m’entourent, tous plus ou moins semblables. Quelques-uns attirent mon attention.

Le tribunal local et son drapeau US. J’espère ne pas y passer !

Je vadrouille un peu au hasard, et finis par tomber sur une zone délimitée qui constitue le « Old Town » (autrement dit le vieux Fort Collins).

Le plan du vieux centre ville… où il est interdit de fumer

Le vieux centre-ville est parcouru par une ligne de train. J’avais demandé au chauffeur de mon taxi en arrivant s’il y avait des trains qui la parcouraient, il m’a baragouiné quelque chose en m’expliquant qu’il y avait des trolleys qui remontaient cette avenue.

En fait, il n’y a plus de trains de passagers ici depuis des décennies, m’expliquera plus tard le responsable de l’office du tourisme. Mais des trains de marchandises et fret, si ! Je suis surpris par l’un d’entre eux dont le klaxon fait un bruit monstrueux (qui ferait presque trembler les vitres !). Le convoi, mû par une locomotive grosse comme un semi-remorque, est composé d’entre 30 et 40 wagons (ce qui lui fait une longueur de plus d’un kilomètre !) roule à 50 km/h en ville. Les 24 caisses des unités multiples de TGV Atlantique (les plus longs de France) font pâle figure à côté…

Un train de marchandises américain, long, long, long…

Le vieux centre-ville est lui plein de bars. D’ailleurs sur la photo ci-dessus vous en voyez un. Je me suis arrêté dans l’un d’entre eux choisi au hasard, pour boire une mousse. Sachez déjà que c’est interdit si vous avez moins de 21 ans et on m’a demandé mon ID (mon passeport faisant office d’ID ici).

Fort Collins est plein de petites brasseries, qui font leur propre bière. Et contrairement à je ne sais quel cliché qui veut que les bières européennes soient incomparablement meilleures que les américaines, les quelques bières que j’ai goûtées (une brune, une blonde) ont de quoi faire bonne concurrence aux meilleures de chez nous ! Bon, c’est peut être parce qu’elles sont faites sur place, j’irai goûter aussi aux industrielles dans les semaines à venir pour avoir une idée.

Une bonne brune locale ! Recommandée par un barman du vieux Ft Collins

Les bars font tout pour attirer la clientèle. Tout, même l’hypnose ! En témoigne un chevalet que j’ai vu en passant…

Oui, je veux une bière !

Have you seen the Rams playing ?

Il y a un aspect dont je n’ai pas encore parlé, c’est le sport. Ici on joue au foot ! Oui mais pas au foot comme on l’entend, personne ne connaît l’OM ni le PSG ici. Non, c’est du foot américain… Et l’équipe locale à Fort Collins, c’est celle de Colorado State University (dites CSU), les Rams. Tout le monde ou presque porte un T-Shirt de CSU, et dans les rues figurent des bannières « Rams ». C’est comme l’OM à Marseille…

J’ai regardé un match de foot américain en allant manger le soir dans un pub irlandais. En fait, c’est un sport de brutes !! Les mecs se foncent dessus, avec une violence pire encore qu’au rugby. J’avais déjà lu (ici) que le rugby laissait de graves séquelles, j’espère que les joueurs de foot américain en sont aussi conscients !
Pour la petite histoire, en rentrant à l’hôtel le soir, j’ai regardé la télé et une émission sur les Broncos de Denver; il y avait une rubrique « Life After Football » (la vie après le foot), et un des joueurs des Broncos était présenté, il venait d’obtenir un master de l’université du Colorado à Denver. J’ai tout de suite pensé à Ribéry, joueur surdiplômé du Bayern, et aux bacheliers de l’OM célébrés chaque année comme il se doit… Sans commune mesure !

Old Town Square

La place centrale de la ville s’appelle Old Town Square. Entourée de bars, de boutiques diverses et d’un office du tourisme, c’est là que les jeunes sortent. Elle est ornée d’un caillou-fontaine fait en pierres locales. En le voyant, de loin, je me suis dit « Tiens, un lion de Belfort ! ». En fait non, ça n’a rien à voir avec le lion de Bartholdi, mais c’est marrant comme de loin on identifie les statues…

Le « lion de Belfort » de Fort Collins. Avouez qu’il en jette !

La place centrale est aussi ornée d’une petite fontaine à jets.

« La fontaine de Fort Collins ! » « Non, c’est moi qui l’ai dit en premier ! »

Bon, il n’y a rien de si spectaculaire à propos du centre-ville dans ce que l’on y trouve, parce qu’en fait c’est assez récent. Les plaques d’égout indiquent 1986, il ne me paraîtrait pas surprenant que le centre ait été édifié à ce moment-là…

L’office du tourisme

Comme vous l’avez peut-être lu, je suis allé à l’office du tourisme de Fort Collins. Là, j’ai été reçu par un homme que je pourrais presque qualifier de « vieux sage »: cet homme paraissait très érudit au sujet de la ville et connaissait plein de choses qui auraient pu paraître cachées pour des touristes !

Quand je suis entré dans son échoppe, je pensais simplement demander une carte de la ville. Mais il est allé bien plus loin : il m’a sorti quelques dépliants parmi la foule qu’il avait en me disant que ça m’intéresserait; il m’a expliqué l’histoire des brasseries locales, du chemin de fer local (qui va du Wyoming au Texas, et ne prend plus de passagers depuis l’arrivée de l’autoroute…), des T-Shirts oranges que les gens portent (parce que ce sont les couleurs des Broncos et pas des Rams, et deux personnes sont entrées en s’étonnant de ces couleurs…).

J’ai donc passé un bon moment dans l’office du tourisme à discuter avec un type particulièrement ouvert et passionné par sa ville. Je ne regrette pas mon passage !

On mange et on rentre !

Ici, les gens mangent tôt le soir. Le gars de l’office du tourisme m’a dit que ça s’échelonnait entre 17 et 19h; je suis donc allé manger vers 18h30, avant que les brasseries ne ferment, mais à une heure « correcte » au sens de mon estomac !

J’ai mangé un steak dans un pub irlandais, en regardant un match de foot américain. Et quand on vous sert un plat aux US, on vous donne des sauces avec… dont de la moutarde. Et regardez combien on peut être fier d’être français !

De la moutarde « French’s » !

En même temps dans le bar, des gens mangeaient des cacahouètes, en jetant les coques par terre. Le sol en était jonché ! Ça fait bizarre pour un Français qui rentre et qui est habitué à voir des bistrots « clean », au moins en façade.

Après avoir mangé, la vie nocturne commençait et la diurne s’éteignait. J’étais fatigué, car pas encore habitué au rythme local, donc j’ai décidé de rentrer… et là, quand vous n’avez pas de portable, vous faites comment pour appeler un taxi ? Et bien vous allez au payphone (publiphone).

Je n’ai trouvé qu’un seul payphone en ville, alors je m’y suis rendu. Il est facile à utiliser : vous mettez des pièces, composez le numéro, et ça marche. Par contre, pensez à demander la monnaie avant de raccrocher ! Après, c’est trop tard, la roulette pour rendre la monnaie tourne dans le vide.

J’ai réservé mon taxi depuis là, mais c’est un serveur automatique qui m’a répondu. Le problème est que ce truc utilise la géolocalisation des téléphones pour déterminer l’adresse où l’on est, et l’antiquité qu’est le publiphone est parfaitement incompatible avec ça… donc le chauffeur du taxi a appelé la cabine ! Mais la sonnerie est particulièrement courte : ça sonne pendant une seconde, et si vous ne décrochez pas, vous avez perdu l’appel… Il a donc fallu que le chauffeur appelle deux fois (je m’étais éloigné de la cabine) pour que je décroche et lui explique où j’étais. Il a eu du mal à comprendre ce qui se passait, mais je lui ai expliqué à bord que je n’avais pas de portable qui marchait…

Et puis voilà, ce fut tout pour ce samedi !

Là, on est dimanche midi, je passerai l’après midi à l’hôtel (à la piscine…) car il fait chaud et tout est fermé dans les alentours.

À bientôt !