Tu peux préparer l’café noir….

… « tes nuits blanches et même ton mouchoir ! »

C’est Eddy Mitchell qui chante ça (je crois qu’à peu près tout le lectorat de ce blog le sait), mais il se trouve que cette citation est juste prise pour le café. Pas de tristesse ou de nuits blanches, pas encore ! (Ça viendra, ne vous inquiétez pas.)

Café, parce que c’est ce qui réunit une équipe de recherche. Dans l’équipe dont je fais partie, les cafés sont plus épisodiques qu’en France, mais durent plus longtemps; en effet, les doses servies par la cafétéria sont monstrueusement importantes (à part les expressos). Un « american » est un jus de chaussette faisant 33 cl (le volume d’une canette de Coca), servi brûlant ou glacé, donc qui prend une heure à boire. Il y a tout un tas d’autres cafés proposés mais qui sont aussi longs. Le seul qui soit vraiment court, c’est l’expresso -pour lequel on vous demande si vous voulez 1 ou 2 shots, ce qui m’a fait bondir la première fois que ça m’a été demandé. J’ai cru à de l’alcool !

Activez vos neurones…

C’est en trois mots le thème sur lequel je vais être amené à travailler. Plus précisément, je vais travailler sur la manière de mettre un modèle de neurones dans une puce électronique appelée FPGA (qui est une puce que vous pouvez configurer, à condition de savoir ce que vous faites).

Ne prenez pas peur, je ne vais pas concevoir un robot capable de surpasser l’homme ! Non, avec un tel dispositif, on peut plutôt détecter des tumeurs, reconnaître une plaque d’immatriculation sur un véhicule (donc introduire ce truc-là dans un radar automatique), ou d’autres tâches complexes comme ça pour un ordinateur, simples pour notre cerveau, mais précisément définies.

Désolé pour les radars automatiques, hélas vous savez bien que les chercheurs ne choisissent pas ce qui est fait du produit de leurs travaux…

En vélo, Simone !

J’avais peur qu’en prenant un vélo, je ne puisse pas me le faire reprendre. C’était sans compter sur ce vendeur de vélos qui, ayant l’habitude des étudiants qui passent à l’université, a fait son affaire de l’entretien de vélos usagés, ainsi que la vente de vélos neufs. Il vend des vélos d’occasion et reprend donc le vôtre s’il est en bon état. Je lui en achète donc un; promis, il reviendra en bon état -et passera peut-être de temps en temps pour des opérations comme le graissage de la chaîne ou le changement des freins.

C’est donc avec ce vélo que je me rendrai tous les jours sur le campus, pour un stationnement coûtant 0.– ! (Oui, le stationnement en voiture est payant à la fac, on n’est pas à Beaulieu ici avec son immense parking gratuit….)

Les pistes cyclables sont nombreuses dans Fort Collins, cependant tous les conducteurs ne jouent pas le jeu et ne vous laissent pas d’espace pour passer en serrant trop à droite, surtout aux feux lorsqu’ils souhaitent tourner à droite. Dans ce cas précis, sauf exception indiquée par « No turn on red« , ils ont le droit de tourner au feu rouge, à condition que personne ne vienne. Moi aussi, en vélo, et j’en profite !

Certains osent même le stationnement à la marseillaise, et je cible plus particulièrement les étudiants et leurs parents. Il se passe difficilement un jour sans que sur Plum Street, un véhicule soit stationné sur la piste cyclable pour que des jeunes gens y montent ou en descendent… Sur cette avenue, se trouve une résidence étudiante « de luxe » et des fraternités et sororités, où les étudiant/e/s sortent souvent, en tenue de soirée. Cela explique ces stationnements gênants sans les justifier pour autant !

La loi impose d’avoir des lumières sur son vélo. Je m’en suis équipé. Étant fréquemment amené à changer de voie (je respecte les voies aux feux, c’est-à-dire que je me place à gauche si je souhaite tourner à gauche), le rétroviseur est aussi un outil indispensable… et, naturellement, le casque ! La loi ne les prescrit pas, mais je me connais… n’est-ce pas Anaïs ?

Denver

Ce samedi, c’est accompagné de Giulia, une étudiante italienne, que je me suis rendu à Denver. Je l’ai rencontrée le jour de l’immigration à l’université; s’il fallait bien faire une chose en arrivant dans le Colorado, c’était aller à Denver. C’est donc chose faite, mais par un temps pluvieux !

Vous connaissez mes piètres talents de photographe; Giulia, elle, sait bien les faire ! C’est donc elle qui est à l’origine des photos qui vont suivre. Je l’en remercie encore ici.

Pour nous rendre à Denver, nous avons pris le bus dénommé « Bustang ». Au-delà de ce jeu de mots avec Mustang,  il faut savoir qu’il n’y a qu’un aller-retour quotidien le week-end. Il ne faut donc pas le louper ! Ce bus emprunte l’Interstate 25 (autoroute) qui est gratuite, contrairement à la route de l’aéroport E470. Cette gratuité se voit sur le trafic : l’A7 un jour de chassé-croisé, c’est du pipi de chat à côté de l’Interstate 25 en direction de Denver. Du coup, le bus a pris…. presque une heure de retard, nous sommes arrivés vers 14h20 à Denver centre au lieu de 13h30 !

Nous sommes allés manger dans un restaurant qui faisait des cheesecakes, mais le plat de résistance étant fort nourrissant, nous n’avons pas mangé de cheesecake…

Voyez la taille d’un « petit » plat…

Le restaurant proposait un rosé qui était plutôt bon, je trouve.

Nous avons ensuite sillonné le centre-ville de Denver, et nous sommes rendus dans un « mall » (centre commercial tant affectionné par les américains).

Le district financier de Denver vu du 20e étage d’un immeuble, où se trouve un bar, fermé pour cause de pluie.

Le jardin botanique de Denver, où nous nous sommes rendus, était partiellement fermé en raison de la présence d’un mariage sur les lieux. S’il est vrai que c’est un chic lieu pour un mariage, en France, il me semble que ce genre de choses est assez peu commun… Ceux qui se marieront / se sont mariés en ville me diront si j’ai tort.

Une plante que nous ne connaissions pas au jardin botanique de Denver.

Et comment ne pas finir sans un petit cocktail ? Par le temps qu’il faisait et la pluie qui s’intensifiait, nous ne pouvions guère faire de choses en extérieur -d’autant plus que nous partagions un seul parapluie à deux.

C’est dans un bar très cozy que Giulia m’avait recommandé (en fait, nous devions aller à celui du 20e étage, mais il était fermé, donc nous sommes restés au rez-de-chaussée) que nous avons bu un délicieux cocktail dont le nom m’échappe.

À bar chic, gens chics !

C’est vers 19h15 que le bus nous a pris pour remonter à Fort Collins. Nous sommes arrivés sous la pluie à 21h15, reprenant nos vélos jusqu’à nos domiciles respectifs… L’espace d’un instant, je me serais cru en Bretagne !

SBB CFF FFS

Cet acronyme est celui des chemins de fer suisses. Oui, amis helvètes, je ne vous oublie pas ! Pour votre gouverne, cela signifie Schweizerische Bundesbahnen (SBB) en allemand,  Chemins de Fer Fédéraux (CFF) en français, et Ferrovie Federali Svizzere (FFS) en italien. Il n’y a pas de version romanche, du fait que le canton des Grisons -le seul à partiellement parler romanche- est desservi par d’autres compagnies ferroviaires que les CFF.

Je vous disais que les trains sont longs ici. J’ai pu en filmer un, l’un des plus courts que j’ai pu apercevoir, circuler en ville. Je vous laisse voir, en accéléré trois fois, la longueur et le temps que met ce train à circuler en ville, ainsi que le raffût qu’il fait…

Lorsque vous souhaitez passer et que vous entendez le klaxon du train, prenez votre mal en patience… Quoique, celui-là a mis à peine une minute trente à passer, mais d’autres prennent quatre à cinq minutes.

Du mou !

Que le dernier grimpeur venu me jette la pierre. L’université est dotée d’un mur d’escalade ainsi que d’un pan de bloc. Si elles ne sont pas immenses, ces installations permettent déjà de pratiquer le sport à qui adhère à « l’association sportive » de l’université. Cette adhésion, lorsque prise à l’année, coûte USD 324.–, pour pouvoir venir aux heures de pointe (entre 16h et 22h, soit après les cours, comme en France on va au sport après l’école / le travail). C’est légèrement moins cher si vous prenez un abonnement restreint aux heures creuses, mais cela signifie que vous devez partir tôt du bureau ou vous lever aux aurores pour faire du sport. Vous pouvez adhérer à l’AS au mois également, pour la modique somme de USD 42.–,  ou USD 37.– si vous venez aux heures creuses.

Il y a des sorties dans les Rocheuses, je pense qu’elles valent vraiment le coup. Lorsque je trouverai une place dans une sortie non encore totalement réservée (car ça va vite !), j’irai !

L’adhésion vous donne accès à tous les sports, hors sorties que vous payez à part. Mais… que font les étudiants comme sport ? L’escalade, peu en font. Une immense salle est dédiée au fitness, au vélo d’appartement, et ça fait un tabac ici ! Étudiantes comme étudiants, thésard/e/s, post-docs, et même profs, s’y trouvent. Pour ceux qui comme moi n’aiment pas le sport sur tapis roulant ou en vélo immobile, vous pouvez faire du rugby ou du foot américain. Je crains que ma faible corpulence soit un obstacle à ces deux sports !

Vous pouvez aussi faire du vélo hors de la ville si vous avez un VTT, mais il faut faire attention aux serpents, que l’on rencontre fréquemment. Je me contenterai de rouler en ville, n’ayant pas un VTT. Je n’irai pas m’aventurer sur route ici, vu les distances entre les villes (et sans chambre à air de rechange, si je crève, je suis mal….), et vu les vitesses pratiquées hors des villes.

Modulation d’amplitude

Perdu, je ne parle pas de radio ici. Je n’en ai pas encore à l’heure où je vous écris. Il est vrai que la radio en modulation d’amplitude a son charme auditif, avec ses craquements et sa faible bande passante par canal, d’où une voix qui zeuzeute un peu, ressemble à une voix entendue au téléphone. J’espère qu’il s’en trouve ici, que la FM n’a pas pris l’exclusivité !

Non, je voulais parler d’amplitude thermique. Ceux qui sont en Bretagne ne connaissent pas, il y fait 15 degrés toute l’année ! Ici, dans le Colorado, il fait quelque chose comme 5 degrés à mon réveil, entre 5 et 6 heures du matin. À midi, on plafonne à 35 degrés au soleil, et l’on brûle en se mettant dehors pour boire le café ! Le problème avec cette amplitude thermique est que vous ne savez pas comment vous habiller : en T-shirt, j’ai trop froid le matin, donc je mets une petite laine ou un pull, mais je dois le retirer à 10 heures car il fait trop chaud, et le renfiler à 17 heures en rentrant chez moi (ou plutôt en en ressortant car les journées se finissent tôt ici).

Nous verrons en hiver comment les choses évoluent, mais des Coloradiens soutiennent que l’amplitude thermique fait du bien car les hivers sont rudes.

Point technique

Merci à tou/te/s ce/lles/ux qui ont pris la peine (ou le plaisir, sait-on jamais) de me lire jusqu’ici ! Comme je commence à entrer dans une phase de steady state (autrement dit, la routine commence à s’installer), il faut vous attendre à ce que j’écrive moins régulièrement ici. En effet, les jours vont commencer à se suivre et se ressembler… Heureusement, les week-ends seront occupés et remplis d’activités diverses et variées !

C’est loin Walmart !

Le week-end… Ah, ça fait du bien de se dire ça le vendredi soir. Qu’on a fini la semaine, et qu’on va pouvoir se reposer… Ah, non ? Pas cette fois ! En effet, il y a un emménagement à réaliser, encore un changement d’environnement -en principe, cette fois, le dernier !

Journaux

Avant de parler déménagement, un petit point sur les canards locaux, en partie inspiré par Janet (que je remercie encore 1000 fois pour son accueil impeccable, sa chaleur et son chien !!). Les USA sont grands et donc difficiles à couvrir par un seul quotidien national comme le sont par exemple Le Monde ou Le Parisien chez nous. Cela dit il existe quand même des grands quotidiens nationaux dont le New York Times (dont vous avez entendu parler ces derniers mois…) ou USA Today,  et ils ont des déclinaisons locales. Ici c’est à l’échelle de Fort Collins ou Denver.

Il y a aussi la presse locale, le Coloradoan, et la presse étudiante, le Collegian. Le contenu n’est pas de haute voltige, on pourrait comparer ces journaux à l’Est Républicain ou La Provence « Tapie-Matin ». Par exemple, on parle du nouveau stade des Rams de CSU, inauguré la semaine dernière, qui est grand, grand, grand… (je ne sais pas s’il n’y a pas autant de places qu’au Vélodrome version 2014 !).

En fait ça ne change pas beaucoup de la France, sauf que c’est écrit en anglais. Mais on peut aussi trouver de la presse étrangère dans les kiosques à journaux de l’université.

D’ailleurs… avant d’arriver aux US, j’avais déjà dit à ma soeur de changer l’adresse de mon abonnement au Canard enchaîné (ayant quitté la Suisse, il fallait bien le faire arriver quelque part…). J’avais donné l’adresse de l’université, et du coup, en raison du volume de courrier que j’avais reçu avant mon arrivée, il a été institué une boîte aux lettres à mon nom au labo, pleine à mon arrivée !

Je préfère manger à la cantine…

Enfin une cantine correcte ! J’ai fini par la trouver, cette maudite cantine. Elle se trouve à 800 mètres de mon bureau, ce qui fait une distance tout à fait raisonnable vu la taille du campus, et l’on y mange, disons, sainement si l’on veut.

Une chose étonnante dans cette cantine est son principe de fonctionnement. Lorsque vous arrivez, vous payez 12.50 USD d’emblée, et vous allez ensuite vous servir, autant que vous voulez, de ce que vous voulez ! Il y avait le premier jour où j’y ai mangé, au stand légumes et grill, des poutines, du riz, des courgettes, des lasagnes au boeuf, des coeurs d’artichaut. Bref, c’est autrement plus sain que les sandwichs ou burgers…

Pis encore : en dessert, vous vous faites ce que vous voulez : des glaces, des gaufres (c’est vous qui versez la pâte et vous tartinez le bon Nutella bien coulant et rempli d’huile de palme dessus !). Miam! Ce midi (lundi) c’était carottes, haricots verts, escalopes de poulet, pas trop dépaysant comme plat.

Les spécialités américaines, j’en ai goûté une dans un restaurant où Janet m’a accompagné, avec d’autres retraités de CSU (si vous n’avez toujours pas fait le lien, CSU = l’université d’état du Colorado). Des gens, ma foi, fort sympathiques et curieux d’en savoir un peu sur la France (et moi-même curieux d’en savoir autant sur les US !), qui m’ont recommandé un plat typiquement américain, que j’ai accompagné d’une bière brassée à l’université (oui, comme dans certaines grandes écoles et universités françaises !). Un bon régal mais que je n’ai pas photographié…

Emménagement !

Samedi midi, c’était parti ! Il fallait prendre mon nouveau logement, enfin, après une semaine de vadrouille. Janet me conduit donc (et c’est adorable) de chez elle jusqu’à mon logement, où je trouve… un énorme appartement ! En fait, ces appartements sont faits pour que des familles de 3 ou 4 personnes les occupent. Et je suis seul… Avec deux chambres. Je me dis que l’administration aurait pu me mettre en colocation, surtout que les deux chambres sont séparées et ferment indépendamment… Ça aurait permis de diviser le loyer, d’une part, et d’autre part, pour moi de ne pas vivre seul.
En Suisse je trouvais parfois pesante l’absence de jeunes dans le quartier (à l’exception de mes deux voisins mais que je n’ai pas vu tant que ça finalement). Pour schématiser, ici, je vis dans une résidence entouré de familles complètes ! Je pense qu’une pendaison de crémaillère serait mal vue ici parce que de jeunes enfants vivent là et dorment tôt.

Bref, me voilà donc seul dans un énorme appartement meublé, que je vais aménager dans les jours à venir au fur et à mesure du temps. Mais la première priorité, ça restait quand même de pouvoir vivre au quotidien avec le minimum : de quoi dormir, de quoi manger, de quoi se laver.

Pour dormir, pour se laver, ça allait : j’avais eu la bonne idée de prendre mon duvet, qui ne m’a pour ainsi dire servi que chez moi, un comble ! La pharmacie est déjà pleine de produits d’hygiène, tout va bien de ce côté. Par contre, la nourriture est un point plus délicat.

« Vous pouvez m’indiquer où se trouve l’Intermarché ? »

Je rigole, il n’y a pas d’Intermarché ici. Je vais essayer de demander à quelqu’un mais il risque de me faire les gros yeux en ne sachant pas ce que je raconte. Non, ici le supermarché s’appelle Costco, Walmart, King Soopers… Pour remplir mes placards à pas trop cher, je me rends chez King Soopers (notez que je me fous des règles relatives à la pub ici). Janet m’y avait emmené, je savais donc où ça se trouvait, et ce qu’on y trouvait.

Alors, il faut savoir que lorsque vous louez un meublé ici, comme certains en France, il n’y a pas de vaisselle. À vous de vous débrouiller pour l’apporter. J’espère donc en trouver chez King Soopers… peine perdue ! Impossible de faire main basse dans cet immense supermarché, sur ce genre de produits. Pour manger les premiers jours, j’achète donc de la vaisselle en plastique. Par contre, je trouve quand même une casserole et une poêle.

Je rentre sur les 5 kilomètres (!!) séparant le supermarché de mon appartement, et me mets aux fourneaux. Il y a des saucisses au frigo, du céleri à faire cuire, des tomates pour préparer en salade… De quoi bien manger le premier jour. Sauf que… la cuisinière ne fonctionne pas ! J’essaie tous les boutons, je regarde les branchements, tout a l’air clair. Le reste de la cuisine est alimenté en courant, la hotte aspirante marche, sur le tableau électrique tout me semble en ordre. Je conclus donc que la cuisinière est défaillante. Du coup, le premier soir, c’était salade de tomates et puis c’est tout…

En fait, je suis allé aujourd’hui voir la réception pour leur signaler ça et leur remettre l’état des lieux entrant, et le gars m’a dit de regarder les fusibles. Bon sang, mais oui ! Stupidement, j’ai oublié que le tableau électrique ici fait contact avec des fusibles… Le fusible de la gazinière était sorti de son emplacement pour ne plus faire contact. Je l’y mets et… ça marche ! Ce soir j’ai donc mangé chaud et ai pu cuire les saucisses. Et pour demain matin, il y aura du café chaud.

Walmart…

Il y a d’autres épiceries plus proches que King Soopers mais il faut reconnaître que les supermarchés sont particulièrement éloignés de la résidence où je suis, du moins à pied (environ 5 kilomètres). C’est un peu comme quand j’étais à Ker Lann, sauf que là, je suis « en ville »…

Je suis aujourd’hui allé au Walmart pour m’équiper en vaisselle de base, le minimum, et en draps et couvertures. Une fille du labo m’a dit qu’il y avait un bazar à l’université, j’irai y chercher quelques meubles, une télé ou une radio s’il y a (pour avoir un peu de bruit d’ambiance) et des ustensiles de cuisine, je verrai bien ce que je trouve et comment je peux le transporter jusque chez moi.

Le Walmart est aussi loin que le King Soopers ! Alors quand je suis revenu avec mes sacs contenant assiettes, oreillers et tout le bazar, me promenant dans la ville chargé comme une mule, imaginez la tête des passants… Bon, je n’ai pas honte (sinon je n’aurais pas raconté ça ici !). Mais sans voiture, ça fait vraiment loin le Walmart. Et y aller à pied relève du danger ! Vous êtes au bord de la Mulberry Street, véritable autoroute urbaine à 2×2, parfois 2×3 voies… Heureusement, pas besoin de traverser, je n’oserai jamais vu le trafic. D’autant plus que les passages piétons ici sont loin d’avoir la priorité : il y a un carrefour où pour passer, j’ai attendu près de 2 minutes 30, et pendant ce temps-là une même avenue avait le feu vert. Il est donc temps de faire comme tout le monde et trouver une voiture. Je me renseignerai cette semaine sur le permis de conduire…

Delanoë, où es-tu ?

Pour me déplacer, je peux utiliser le bus. C’est bien, mais ça ne couvre qu’une toute petite partie des déplacements que je suis amené à effectuer. Pour le reste, vous aurez compris ma petite référence à l’ancien maire de Paris lorsque je vous dirai qu’il y a un service de Vélib ici… Alors, ça ne marche pas comme le Vélib à Paris puisqu’il ne faut pas de passe Navigo pour l’utiliser. Il faut par contre installer une application, qui a besoin de tout le kit du parfait traceur : votre smartphone doit savoir vous géolocaliser, communiquer en Bluetooth avec un module sur le vélo, être connecté à Internet en permanence. Et, bien sûr, un numéro américain.

Vous me connaissez, je n’aime pas trop les applications… Mais je n’ai pas de vélo et je ne suis pas très partant pour en acheter un, car il est dur de se le faire reprendre (c’est la raison pour laquelle j’ai évité l’achat par le passé). En effet, je ne serai pas là à la rentrée prochaine et c’est là que les vélos s’achètent. Donc, je préfère utiliser le Vélib… qui fonctionne tout bien malgré les travers de l’application !

L’inconvénient, c’est que vous ne pouvez pas aller faire vos courses pour la semaine avec et revenir. Le panier à provisions n’est pas assez grand pour ça. Mais par contre pour aller à la fac le matin, c’est parfait ! Une station est située à 100 mètres de chez moi, et une autre à 100 mètres de mon bâtiment sur le campus; il faut moins d’une dizaine de minutes pour effectuer le trajet.

Comme il va être l’heure pour moi de dormir, je vous mets une petite photo du lit maintenant fait… À bientôt !

Bonne nuit !

 

 

Des cornichons, de la moutarde, du pain du beurre….

Aujourd’hui encore, comme vous l’indique le titre, il sera question de nourriture… mais pas que !

C’est donc mon quatrième jour à l’université qui s’achève, et j’ai pu y prendre quelques repères. Mais avant d’y venir, je vais revenir sur la grande question de lundi dernier : le logement…

J’irai dormir chez vous

Il faut varier un peu les plaisirs, la dernière fois j’avais mis le titre d’un film, cette fois celui d’une émission télé ! (Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est sur France 5…)

À l’immigration de l’université, j’étais allé demander un logement. La dame qui m’a accueilli a passé moults coups de fil, et ça a payé : le soir même, à l’auberge de jeunesse, je recevais un e-mail m’indiquant que quelqu’un était prêt à m’accueillir. Comme je n’avais réservé qu’une nuit en auberge, je verrai donc mon hôte le lendemain.

En attendant, j’échange par mail avec, et remercie le service des relations internationales pour avoir retournée leur inépuisable carnet d’adresses -et je les remercie encore ici.

À l’auberge (appelée hostel en anglais, notez bien hostel et pas hôtel -si vous ne comprenez pas la différence, votre chéquier la comprendra !), chacun se fait à manger, et peut aller faire des courses. Il y a de la place dans le frigo ! On trouve le matin du café pour le petit-déjeuner, mais le reste, il faut se le faire. Le soir où j’y suis arrivé, je n’avais pas de courses faites ! J’ignorais même où se trouvait le supermarché le plus proche.

Sweet or spicy ?

C’est donc sans la moindre connaissance du quartier que je suis parti en vadrouille chercher à manger… Mon seul repère a été le fait que comme j’étais dans une rue dite « East », en remontant celle-ci j’allais vers l’ouest; une des rues de la ville est telle que celles qui partent à l’ouest à partir d’elle sont dénommées « West »; celles vers l’est, « East ». En remontant vers cette allée centrale, je suis tombé sur une petite zone commerciale avec une station-essence, un Taco Bell (oui, encore), un bistrot mexicain, et une autre brasserie à burgers. Je suis là pour découvrir, je vais donc manger mexicain ! J’entre et demande l’un de leurs plats à base de poulet (qui constitue la quasi-totalité de la carte), avec une bière brune. Le serveur me demande si je souhaite la sauce « sweet » (douce) ou celle « spicy » (épicée), ce à quoi je réponds « spicy » pour faire le malin. Si vous tenez à votre estomac, ne m’imitez pas….

Attention, le contenu est épicé…

Dans l’assiette, il y a le plat avec salade (j’avais le choix entre salade ou un autre plat épicé), en fait c’est un club sandwich… Ici j’ai l’impression que tout ce qui se mange finit entre deux tranches de pain. Notez les deux suppléments de sauce, piquante et mayonnaise. Il y a déjà de la piquante dans le sandwich, mais le supplément est là pour calmer les brûlures -on soigne le mal par le mal…. La mayo est quant à elle là pour la salade.

Ma faim de 19h m’ayant rattrapé, et avec la bière pour soulager la bouche… je mange quand même tout le plat !

Finis ton assiette !

Conclusion, les mexicains ne rigolent pas avec les épices !

College guys

Mardi matin, la réception de l’auberge n’est pas encore ouverte quand je m’en vais. Je leur laisse donc les clés dans la boîte à clés prévue à cet effet; j’espère qu’ils ont pu prélever sur ma carte bleue, car en entrant, à part me demander s’ils peuvent le faire, ils ne m’ont pas demandé la carte elle-même ni du cash… Par acquis de conscience, je laisse un mot accroché sur le porte clés contenant mon mail au cas où (je ne laisse pas mon téléphone car ce jour-là, ils n’auraient pas pu me rappeler…), leur indiquant que je suis à l’université et donc que je peux revenir assez rapidement en cas de pépin. À l’heure qu’il est, je n’ai rien reçu de leur part… ce qui doit vouloir dire qu’ils ont bien mon argent.

À la sortie de l’auberge, il y a une carte des brasseries, au cas où vous ne sachiez pas quoi faire !

La journée de mardi se passe, je rencontre mon superviseur à nouveau dans la matinée; cette fois, par contre, je mangerai seul. Faisant la queue dans une cantine (pas meilleure que les autres, pour ne rien vous cacher), un américain devant moi vient taper la discute. Il m’apprend qu’il est en Freshman year (c’est ainsi que l’on appelle la première année d’université dans les pays anglo-saxons) et que c’est la première fois qu’il mange là. Sauf que lui, il a déjà passé un mois ici… Où a-t-il mangé les autres fois ? Je n’en saurai pas beaucoup plus sur lui mais il m’aidera à commander ma fajita. Oui, encore un truc mexicain, mais il ne faut pas oublier que le Colorado n’est séparé du Mexique que par le Nouveau-Mexique (et bientôt, hélas, un mur…).

En sortant du déjeuner, quelques stands se tiennent sur la place principale de l’université. Ce sont des fraternités et sororités qui recrutent… Je ne sais pas ce qu’ils font mais ils ont l’air assez populaires. En tous cas on ne trouve pas ça dans les universités françaises…

Feels like home!

J’arrive après ma journée de travail mardi chez ma nouvelle hôte, Janet. Je reçois un accueil très chaleureux, avec un gin tonic préparé en live ! Elle est professeure des universités (professor, il n’y a pas de statut de maître de conférences ici), en retraite de CSU (l’université qui m’accueille). Nous discutons de tout et de rien, je lui raconte mon aventure jusqu’ici aux USA, elle me raconte la sienne. Puis me montre le contenu du frigo et des placards à ma disposition… Et là, quelle surprise ! Du rosé, du Nutella, du pain… Comme en France ! Elle m’explique qu’elle aime beaucoup la Provence pour y être déjà allée. Évidemment, c’est une heureuse nouvelle…

Mon hôte m’explique aussi qu’il y a des endroits où l’on peut acheter de la bonne nourriture, et parmi eux, une boulangerie tenue par des français. Si je les trouve, ils me verront ! D’ailleurs, on a tenté de les trouver… Dans l’annuaire. L’annuaire du Colorado est bien moins épais que les pages jaunes chez nous, mais ça fait belle lurette que je n’ai pas vu de pages jaunes. Internet les a remplacées !

Je passe donc la soirée chez elle et le lendemain, retour au travail, avec cette fois du Nutella dans le ventre, et un vrai café, fait à la cafetière italienne !

J’ai bu mon café là-dedans. Comprenne qui pourra…

Vous comptez sortir de la ville ?

Une chose qui m’a posé problème depuis le début du séjour est le téléphone portable. En effet, comme je vous l’ai déjà dit, impossible de faire fonctionner mon Jolla ici aux USA. Qui plus est sans numéro américain, impossible d’utiliser bon nombre de services en ligne… Comme je vais vivre un an ici, il faut que je m’équipe, je ne vais pas passer l’année à chercher des combines. C’est donc chez AT&T que mes nouvelles connaissances à l’université me recommandent d’aller; AT&T est un peu l’opérateur historique des US, héritage de la société Bell, mais n’a jamais été un opérateur d’État comme le fut France Télécom.

Déjà, il fallait trouver AT&T… Et là le bus m’a servi. Il est gratuit pour tous les universitaires, personnels, étudiants et affiliés ! C’est pratique mais ça reste d’un usage assez limité en raison de la faible amplitude horaire et des fréquences relativement faibles comparées à chez nous. Mais le bus m’a quand même amené au sud de la ville, où se trouve l’opérateur téléphonique.

Une fois chez AT&T, zut ! La personne qui me reçoit m’indique que les téléphones que je cherche (à double SIM, pour pouvoir utiliser mon abonnement français ainsi qu’un américain) ne se vendent pas, les gens achetant un téléphone par abonnement. Qui préfère avoir deux téléphones sur soi ?! Elle me renvoie donc dans une chaîne de magasins qui ressemble un peu à Darty, où je trouve l’unique modèle dont ils disposent et qui a une double SIM. Ouf, c’est trouvé, retour au monde connecté…

Je demande au vendeur un abonnement pour accompagner le téléphone comme on accompagne le boeuf avec des légumes, et la première question qu’il me pose est « Est-ce que vous comptez sortir de la ville ? ». Car si vous sortez, des opérateurs radins n’ont pas installé d’antennes ailleurs que dans les villes et vous ne pouvez pas téléphoner. Comme je sortirai de la ville (j’ai bien l’intention d’aller voir les canyons, non mais !), je prends un abonnement chez AT&T, qui passe « partout » selon le vendeur.

Par contre ce téléphone est tout beau, tout neuf mais j’ai du mal à prendre des photos avec. Il faut dire que ce n’est pas vraiment ce pour quoi je l’ai choisi, mais du coup j’ai peu de photos à mettre ici sur la suite…

Vu à la TV

Je recycle ce slogan qu’on voyait partout à l’heure où le « vu sur Internet » n’existait pas, pour vous parler du campus de CSU. Eh bien, vous n’allez pas être déçus… c’est bien comme à la télé ! Le campus est immense, intègre un stade de foot américain, comporte des bâtiments aux interminables couloirs, et de charmantes étudiantes et beaux gosses. Chaque département a son bâtiment; celui d’informatique est situé tout à fait au centre du campus, c’est probablement le bâtiment depuis lequel on peut aller vers tout autre en faisant le moins d’efforts.

J’ai dit « le moins d’efforts », mais peu d’efforts ne veut pas dire pas d’efforts… car le campus est très, très large : je dirais que la traversée à pied fait plusieurs kilomètres. En voiture, la circulation est interdite sur une grande partie des allées. Donc, pour bouger, tout le monde utilise un vélo ! Ça donne lieu à des parcs à vélo surpeuplés, où chacun rivalise d’ingéniosité pour mettre un signe distinctif sur son vélo afin de le reconnaître. Celui qui pense y arriver avec « J’étais entre un VTT bleu et un VTT rouge », risque d’avoir de légères surprises en voyant le nombre de vélos qui répondent à ce critère !

Il y a un « centre névralgique » dans le campus, nommé Lory Student Center, où vous trouvez presque tout ce que vous cherchez dans le quotidien d’un étudiant : banque, coiffeur, sandwicheries, cafés, accès à la bibilothèque universitaire, canapés, WiFi… et puis les cafés sont des « Starbucks« , je vous en prie ! (Ça fait que votre expresso, vous le payez presque 2.– USD soit le prix suisse, pour quelque chose qui reste un expresso…).

Une chose, il y a peu voire pas de machines à café dans l’université (je n’en ai pas trouvé). Au-delà du fait que l’on ne pourra pas tourner Caméra Café à CSU, le déplacement incite à en boire un peu moins 😉

Bon, j’écrirai la suite ce week-end, j’ai encore pas mal de choses à raconter sur ces deux derniers jours !